

Rubin Stein est un réalisateur espagnol derrière trois courts-métrages sortis entre 2013 et 2018 : Tin & Tina, Neron et Bailaora. Le premier est celui qui nous intéresse, court-métrage de 2013 contant l’histoire de Tin et Tina qui, un soir, ne mangent pas leur soupe car ils préparent un plan machiavélique. Ce court-métrage d’à peine 12 minutes a donc été adapté en format long pour la plateforme de streaming Netflix en 2023, soit dix ans après la sortie du court. Le long-métrage dure 119 minutes, soit une durée presque dix fois plus importante que le matériau original. Mais de quoi parle le film ? Un jeune couple récemment touché par un drame adopte des jumeaux qui ont passé plusieurs années dans un couvent. Mais l’obsession des jumeaux pour la religion devient de plus en plus envahissante. Les petits anges seraient-il des diablotins ?

Esthétisme sans scénario
Je trouve la musique assez aux fraises car soit sans aucun rapport avec la scène utilisée, soit trop classique dans l’émotion qu’elle souhaite apporter. Niveau photographie, ça reste franchement efficace car Alejandro Espadero se place comme un excellent chef-opérateur dans sa façon de gérer ombres et lumière, immisçant fantastiquement le mal dans la pseudo-perfection. Cette pseudo-perfection est aussi présente dans le motif de la symétrie, le film utilisant quelques plans symétriques de temps à autre qui appuient magnifiquement le propos. Le discours sur le christianisme, justement, part sur de bonnes bases (l’idée du fanatisme religieux qui n’est qu’une excuse pour pêcher encore plus) mais est exploité mollement avec juste des scènes soi-disant flippantes mais en vérité assez longues et chiantes et surtout, peu exaltantes (seule une scène avec des couverts aura retenue mon attention). C’est là que l’on ressent l’aspect court-métrage beaucoup trop allongé. Il y a donc peu à retenir horrifiquement parlant, car c’est parfois aussi très cliché sur ce point et le jeu des comédien.ne.s n’aide malheureusement pas. Car, si Milena Smit et Jaime Lorente se débrouillent plutôt bien dans le rôle des parents, Anastasia Russo et Carlos Gonzalez ont du mal à jouer Tina et Tin sans surjeu, faisant trop à chaque fois. Après, ils campent aussi des personnages construit gauchement et ayant des réactions assez peu logiques (lorsque Tin a un sac sur la tête, la mère réagit peu). Changeant tout le temps de personnalité, les protagonistes sont assez peu attachants mais surtout clairement oubliables et inintéressants. En conclusion, Tin & Tina affiche une certaine volonté de bien faire, cela se sent dans la mise en scène ou encore dans le message que veut apporter Stein. Mais parfois, la volonté ne suffit pas et le film se rate sur beaucoup trop de points. À voir tout de même si l’envie vous vient, mais je ne conseille qu’assez peu.
TIN & TINA (Tin y Tina). De Rubin Stein (Espagne – 2023).
Genre : Horreur, Drame. Scénario : Rubin Stein. Interprétation : Milena Smit, Jaime Lorente, Anastasia Russo, Carlos Gonzalez… Musique : Jocelyn Pook. Durée : 119 minutes. Disponible sur Netflix.

Laisser un commentaire