Soi Cheang est un cinéaste hong-kongais ayant commencé sa principale carrière à la fin du XXe siècle. Il commence à être remarqué dans les années 2000 avec notamment Dog Bite Dog et Accident (présenté à la Mostra de Venise). La décennie suivante démarra pour lui avec Motorway en 2012 avant de continuer avec son triptyque The Monkey King et, entre deux opus de ce dernier, SPL 2. En juillet 2023, son nouveau film Limbo sort en France (mais sa première mondiale remonte à 2021) et rencontre un beau succès critique. Nous évoquions d’ailleurs, à la fin de notre propre critique du film, son prochain film, Mad Fate, encore en tournée des festivals. Le film est présenté à L’Étrange Festival 2023, en compétition, où nous avons donc pu le découvrir. Mais de quoi parle-t-il ? Un diseur de bonnes aventures va tomber sur la route d’un homme prédisposé à devenir un tueur en série. Le voyant va tout faire pour le faire échapper à son destin. Mais l’a priori futur meurtrier n’est peut-être pas le seul à avoir un destin qui le rendra peut-être fou.

Le film pose un postulat plutôt bon sur le destin et est-ce que l’on peux y échapper, mais n’arrive jamais à bien développer cette thématique, malgré les 108 minutes du film. Une durée au demeurant pas si démesurée, mais qui s’avère pourtant bien trop longue, car Mad Fate, ne sachant pas bien où il va, ne propose qu’une réflexion ultra-superficielle sur son sujet, et il aurait été préférable, en l’état, d’amputer, au minimum, une demi-heure de métrage. La bande-son de Ben Cheung et Chung Chi-wing n’aide pas à rendre les scènes au minimum intéressantes. La réalisation du film n’est pas non plus marquante voir même assez simple même si certaines scènes spectaculaires (dont l’introduction) peuvent apporter un petit quelque chose, au-delà des éclairs numériques tout bonnement horribles, le film surutilisant des effets numériques là où il n’y a absolument pas besoin, pour un chat ou une fleur qui fane, par exemple. Le film arrive quand même à être déconcertant voir drôle par son absurdité quasi-permanente, une tonalité qui gâche néanmoins le message du film, là où il aurait pu être aussi nihiliste que Limbo pour avoir un minimum de cohérence avec son propos sur le destin. Seul moment réellement digne d’intérêt, la conclusion, qui aurait mérité d’être positionnée à la moitié du film. Grosse déception donc, pour Mad Fate. Je conseille plutôt, dans la thématique d’un homme en proie à devenir un assassin, le I Am Not Serial Killer de Billy O’Brien.

Note : 2 sur 5.

MAD FATE (命案). De Soi Cheang (Hong-Kong – 2023).
Genre : Polar, Comédie. Scénario : Yau Nai-hoi, Melvin Li. Directeur de la photographie : Cheng Siu-keung. Interprétation : Lam Ka-tung, Lokman Yeung, Berg Ng, Ng Wing-sze… Musique : Chung Chi-wing, Ben Cheung. Durée : 108 minutes. Film découvert lors de l’Étrange Festival 2023, sans distributeur pour le moment.

Une réponse à « [Critique] Étrange Festival 2023 : MAD FATE de Soi Cheang »

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