Ryan Stevens Harris est un cinéaste américain ayant commencé à œuvrer dans la toute fin des années 2000 avec un court-métrage, puis en 2010 avec Virus X, son premier long-métrage plus qu’inconnu, un thriller de science-fiction horrifique sur un virus de la grippe porcine hautement contagieux conçu par des scientifiques véreux que les Hautes Sphères vont tenter de dissimuler. Ensuite, pendant douze ans, le cinéaste n’a rien réalisé jusqu’en juin 2022 avec son second long-métrage qui fera sa première mondiale au Dance With Films, à Los Angeles. Ce film, du nom de Moon Garden est donc arrivé en France l’année d’après à l’Étrange Festival 2023 où nous avons pu le voir lors de la cinquième journée. Dans le coma, la petite Emma erre dans le monde de ses rêves, féerique et industriel, hanté par un monstre qui se nourrit de ses larmes.

De la dark fantasy et une fillette dans le coma

Moon Garden est d’un minimalisme sans prétention, se plaçant juste comme une histoire de dark fantasy simple mais élaborée, à hauteur d’enfant. Cet univers est joliment construit et scénarisé, nous emportant dans ce monde des rêves mais où la réalité ne sera pas oubliée avec quelques visions du monde réel à travers notamment des voix perçant le coma d’Emma. Encore une fois, le film est très simple jusqu’à son message sur une fillette qui rêve juste que ses parents s’aiment, mais cela n’est pas un problème tellement c’est bien fait, le film étant visuellement grandiose. Esthétiquement, le métrage a d’ailleurs été tourné à base d’une pellicule avec des objectifs d’appareils photos vintage recyclés, ce qui donne un grain plutôt singulier, associé à des couleurs vertes-rouges par instant assez marquées et efficaces. Les effets spéciaux, eux, sont notamment constitués de stop motion, dans certains types de mouvements et aussi dans quelque accélérations de dégradations d’objets telle qu’une pomme tranchée en deux. Niveau casting, Haven Lee Harris, fille du réalisateur, qui avait sept ans pendant la majorité du tournage, sans offrir de performance exceptionnelle, mène la danse dans un rôle principal plus que convaincant. Augie Duke, Brionne Davis et Maria Olsen sont très bons en rôles secondaires. La créature a un bon design, même si ses apparitions sont finalement assez anecdotiques, mais restent efficaces au niveau de sa mâchoire avec une idée plutôt saugrenue mais inventive. Moon Garden est donc ce genre de film sans prétention mais efficace car formidablement dirigé et jamais complètement nonsensique mais nous plongeant dans l’esprit d’Emma. Un film de dark fantasy à voir lorsque vous le pourrez tant il constitue une perle minimaliste, impressionnant de par sa maîtrise.

Note : 3.5 sur 5.

MOON GARDEN. De Ryan Stevens Harris (USA – 2022).
Genre : Fantastique, Drame, Horreur. Scénario : Ryan Stevens Harris. Directeur de la photographie : Wolfgang Meyer. Interprétation : Haven Lee Harris, Augie Duke, Brionne Davis, Maria Olsen… Musique : Michael Deragon. Durée : 96 minutes. Film découvert lors de l’Étrange Festival 2023, sans distributeur pour le moment.

3 réponses à « [Critique] Étrange Festival 2023 : MOON GARDEN de Ryan Stevens Harris »

  1. […] sympathiques (Veerana, The Childe, Comme Un Lundi), voire très bonnes (Le Détraqué, Hit Big, Moon Garden), mais surtout des coups de cœur tels que l’intelligent Club Zero, notre favori de la […]

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  2. […] Etrange Festival : le très bon mais en manque de subtilité Vermines de Sébastien Vaniček et Moon Garden de Ryan Stevens Harris avec ses visuels magnifiques. Depuis 2022, le PIFFF propose des Séances […]

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  3. […] dans l’entièreté de notre couverture du PIFFF 2023 car déjà traités autre part : Moon Garden, Vermines (dans notre bilan de l’Etrange Festival) et La Maison aux fenêtres qui rient. […]

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