

Aussi atypique qu’ingénieux, Le Chat et le Canari est disponible depuis le 22 mars 2024 dans la collection « Angoisses » chez Rimini Editions. L’occasion de vous faire (re)découvrir le film de Radley Metzger adapté d’une pièce de théâtre éponyme qui date de 1921.
Tout débute vingt ans après la mort du richissime Cyrus West. Pour l’occasion, l’ensemble de ses héritiers ont été réunis dans son ancienne demeure afin de connaitre le contenu de son testament resté secret jusqu’ici. Plus caricaturaux les uns que les autres, ces derniers sont on ne peut plus surpris de découvrir que c’est sa nièce, Annabelle West, qui hérite de l’ensemble de sa fortune. La rivalité est alors à son comble, mais tout bascule lorsqu’ils apprennent qu’un dangereux psychopathe s’est échappé d’un sanatorium et rôde dans les environs. Débute alors une nuit de terreur ou chacun devra laisser ses vielles rancoeurs de côté afin de survivre…



La soif de l’or
Dès les premières minutes, le réalisateur nous propulse dans un huit clos aussi oppressant qu’intriguant avec l’ouverture du mystérieux sarcophage par la notaire Allison Crosby (Wendy Hiller) et la gouvernante Mme Pleasant (Beatrix Lehmann). On ressent également l’inspiration des œuvres d’Agatha Christie comme « Dix petits nègres » ne serait-ce qu’avec les différents héritiers ici réunis dont Paul Jones (Michael Callan), un chanteur de petite réputation dont la posture n’est pas sans rappeler la gestuelle d’Hercule Poirot.

Côté casting, on retiendra la performance de Wilfrid Hyde-White incarnant Cyrus West qui nous offre une lecture du testament mémorable puisque cette dernière a été filmée de son vivant. La lecture de ses dernières volontés épouse à la perfection le repas servi aux petites canailles, comme il le dit si bien, nous laissant croire qu’il pourrait être présent avec ses convives. Un véritable coup de maître du réalisateur, contrairement à d’autres scènes quelque peu abracadabrantesques comme celle ou le directeur du sanatorium fait irruption en brisant une fenêtre, ce qui semble ne choquer personne. Cependant, si l’on fait l’impasse sur quelques situations irrationnelles, on ne peut que crier au génie en découvrant les diverses astuces scénaristiques et le final que vous ne comprendrez qu’à quelques minutes du cliffhanger. Un plaisir de voir que, malgré le poids des années, la magie opère toujours…
LE CHAT ET LE CANARI (The Cat and The Canary). De Radley Metzger (Angleterre – 1978).
Genre : Comédie noire/Suspense. Scénario : Radley Metzger d’après une histoire de John Willard. Photographie : Alex Thomson. Interprétation : Michael Callan, Honor Blackman, Edward Fox, Wendy Hiller, Olivia Hussey… Musique : Steven Cagan. Durée : 98 minutes. Disponible en Blu-ray chez Rimini Editions (22 mars 2024).

Le Blu-ray de RIMINI EDITIONS. Entièrement dépoussiérée pour l’occasion, l’image de cette édition HD dispose d’une photographie assez lumineuse. Le film a été restauré avec soin, proposant une qualité visuelle décelable sur bien des points, comme la décoration du manoir ou encore les costumes. On retrouve cependant le grain original qui semble avoir été un peu poussé sur certaines scènes en gros plan qui restent propres dans l’ensemble, mais cela doit probablement venir du matériel de base, qui ne devait pas être récupérable. Un master HD tout a fait correct si l’on prend en compte l’ancienneté du film. Deux pistes sonores en DTS-HD Master 2.0 sont ici proposées. La répartition sur les deux canaux est homogène en VF comme en VO, ce qui rend les dialogues appréciables tout comme le mixage de la bande son qui est agréable.
Côté bonus, même si l’on regrettera l’absence d’un making-of ou d’une interview du réalisateur, qui aurait été un plus, l’équipe de Rimini Editions a eu l’excellente idée d’inclure avec le combo DVD/Blu-Ray un magnifique livret de 22 pages rédigé par Marc Toullec intitulé « Qui veut gagner des millions? ». Ce dernier fourmille d’anecdotes très intéressantes sur la création du film, les difficultés liées au tournage pour diverses raisons, mais aussi son succès auprès des critiques qui aurait pu lui valoir un prix au festival d’Avoriaz ou il passera malheureusement inaperçu. L’occasion de prolonger l’aventure aux côtés de Cyrus West qui aura su tirer sa révérence avec brio…

Laisser un commentaire