Nous sommes fiers de dire que c’est déjà la deuxième année où nous partageons nos impressions sur les visionnages pléthoriques durant l’Étrange Festival et, pourtant, que c’est peu ! Le festival parisien soufflant ses trente bougies avec une programmation du feu de dieu que nous aurons l’occasion de vous faire découvrir plus en détail au cours de nos visionnages. C’est justement hier, mardi 3 septembre 2024, avec l’ouverture, que nous démarrions notre marathon filmique avec le très attendu Sanatorium Under the Sign of the Hourglass, adapté de nouvelles de Bruno Schultz et réalisé par les Frères Quay, connus pour leur myriade de courts-métrages bizarroïdes, assez souvent d’animation. Et d’animation, il en est question dans ce nouveau métrage présenté au dernier festival de Venise, mais aussi de live action. Mais de quoi nous parle-t-il ? Et bien, de façon concise et sans divulgâcher le récit, d’un homme qui prend le train pour aller dans un sanatorium où son père vient de décéder…

Étrange ? Vous avez dit étrange ?
Quoi de mieux pour ouvrir l’Étrange Festival qu’un film… étrange ! Les Frères Quay donnant ici à voir une œuvre – fruit de dix-neuf (!) années de travail – hybride, tantôt live action, tantôt stop motion, ce mélange ayant un charme insolite, qui nous transporte avec une efficacité remarquable dans les effluves d’un cauchemar en écho. Un cauchemar insaisissable au premier visionnage mais dont le simple coup d’œil furtif suffit à nous émerveiller comme un bambin devant une étoile filante. Mais, contrairement à ces dernières, ce n’est pas lumineux et intelligible, même brièvement, mais d’une nébulosité innommable, un récit labyrinthique monstrueux, littéralement même parfois dans son bestiaire en bocal. C’est complétement hors du temps, hors du monde, semblant se trouver dans pléthores d’univers, nous ne savons jamais réellement si nous sommes à la place des spectateurs de chair et d’os qui regardent au travers d’une rétine morte (oui, oui, ça sonne bizarrement mais c’est l’un des points du film !) ou si nous sommes purement dans le récit de cet homme vagabondant dans les couloirs de ce sanatorium. Et que ses déambulations sont hypnotiques, presque autant que le montage répétant incessamment des bouts de séquence comme un vieux disque rayé. Enfin, trêve de superlatifs, il n’y en a pas assez pour parler de cette expérience d’un film imparfait et très fermé, parfois trop plongé dans l’univers du duo de cinéastes, mais qui n’en est pas moins une proposition artistique sublime. L’on ne peut donc que vous conseiller de voir ce Sanatorium Under The Sign of the Hourglass dès lors que vous aurez la possibilité d’y accéder.
SANATORIUM UNDER THE SIGN OF THE HOURGLASS. De Stephen & Timothy Quay (Pologne, Allemagne, Royaume-Uni – 2024).
Genre : Fantastique, Animation. Scénario : Stephen & Timothy Quay. Photographie : Bartosz Bieniek. Interprétation : Tadeusz Janiszewski, Wioletta Kopańska, Andrzej Kłak, Leszek Bzdyl… Musique : Timothy Nelson, Alfred Schnittke. Durée : 76 minutes. Film découvert lors de l’Etrange Festival 2024, sans distributeur pour le moment.

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