Bien connu des amateurs de série B comme Le monstre est vivant, Meurtres sous contrôle, mais aussi pour son travail en tant que scénariste sur des séries et anthologies telles Columbo, Les Envahisseurs, ou Masters of Horror,… On ne compte plus les nombreuses œuvres de Larry Cohen. Aujourd’hui retour à la grosse pomme pour (re)découvrir Épouvante sur New York. Un film éprouvant tant pour le réalisateur et l’équipe du film que pour les forces de l’ordre qui vont avoir du fil à retordre…

Pour ma part, j’ai au fil de ma vie de cinéphile connu Larry Cohen en tant que scénariste souvent crédité au générique. Même si j’ai vu une partie de sa filmographie en tant que réalisateur, j’avoue que j’étais passé à côté de ce film relativement discret, même en vidéoclub, dans mes souvenirs. Il était donc temps de rectifier le tir et de découvrir ce film culte pour certains mais oubliable pour d’autres afin de me faire mon propre avis. Tel le téléfilm du samedi soir, ce dernier débute lors d’un échange entre une bande de braqueurs dans un restaurant local. L’idée étant de piller l’une des nombreuses bijouteries afin d’empocher pas moins de 80.000 dollars à partager. Comme toujours, le casse tourne au vinaigre et l’un des seuls braqueurs parvenant à prendre la fuite perd le magot, ce qui va refiler un nouveau dossier à la police locale ayant un plus gros problème sur les bras…

Au-delà du casse de braqueurs amateurs qui a mal tourné, les tuniques bleues doivent faire face à une série de meurtres rituels annonçant le retour de Quetzalcoatl, mais aussi à une bestiole vorace picorant quelques habitants entre le laveurs de vitres du coin et une jeune femme en pleine séance de bronzage. Un joyeux bordel allant d’un scénario de film policier à celui d’un fond de tiroir aux antipodes du postulat de départ. La couleur est annoncée dès le premier tiers du film qui risque de vous faire décrocher où à contrario de vous captiver jusqu’au final…

L’oiseau fait son nid…

Même si j’avoue avoir été sceptique de prime abord, je tenais à voir jusqu’où Larry Cohen allait pousser le concept. Rapidement, on prend plaisir à pourchasser les coupables tout en explorant la mythologie aztèque, en essayant de comprendre les origines du monstre souvent dans l’ombre mais habilement représenté lors de plans en vue de dessus. On comprend également le double sens du titre original, Q : The Winged Serpent qui fait aussi bien référence à la divinité qu’au personnage de Jimmy Quinn (Michael Moriarty), peu chanceux et qui essaie malgré sa culpabilité de profiter de son heure de gloire en tant que suspect idéal ayant fait une découverte historique. L’occasion également de revoir quelques têtes bien connues dont l’excellent David Carradine (Kung-Fu, Kill Bill) et Richard Roundtree (Shaft). Un casting soigné mais qui, malheureusement, ne parvient pas à sauver le film tourné en seulement en quelques semaines et parfois trop brouillon…

Malgré un postulat de départ plutôt sympathique, Épouvante sur New York se prend les pieds dans le tapis à vouloir explorer trop de pistes différentes. Les scènes de mises à mort sont des plus sympathiques, tout comme le dernier tiers du film qui est très prenant. Mais à trop vouloir alterner chasse à l’homme et chasse au monstre, le film aura tendance à perdre facilement le spectateur en cours de route…

Note : 2.5 sur 5.

EPOUVANTE SUR NEW YORK (Q, The Winged Serpent). De Larry Cohen (USA – 1982).
Genre : Horreur. Scénario : Frank LaLoggia. Photographie : Robert Levi, Fred Murphy et Oliver Wood (prises de vues additionnelles). Interprétation : Michael Moriarty, Candy Clark, David Carradine, Richard Roundtree, James Dixon, Malachy CCourt… Musique : Robert O. Ragland. Durée : 92 minutes. Disponible en Blu-ray chez Rimini Editions (23 août 2024).

Le Blu-ray de RIMINI EDITIONS. Grâce à Rimini Editions, vous aurez l’occasion de (re)découvrir ce classique. Le film vieillissant a bénéficié pour l’occasion d’une restauration marquée par une certaine instabilité, ce qui se ressent également dans les scènes où la créature est à l’honneur. La faute à mon sens à une copie d’origine dégradée mais tout à fait correcte. Bravo et merci à toute l’équipe ayant réussi à accomplir ce travail de restauration sur le Blu-ray comme sur le DVD inclus dans le coffret Digipack 3 volets limité habituel.
Côté audio, le film a bénéficié d’une restauration en DTS HD Master Audio 2.0. Une reproduction modeste avec quelques défauts mais qui reste de très bonne facture.
En terme de bonus, on retrouve avec plaisir un nouveau livret de 24 pages signé Marc Toullec : « Un drôle d’oiseau ». L’occasion de découvrir de nombreuses anecdotes de tournage comme toujours ce qui ravira les fans qu pourront ajouter un nouveau classique à la collection Angoisse de l’éditeur.

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