Ruggero Deodato n’est plus à présenter, notamment grâce à son film culte, Cannibal Holocaust, qui a traversé les époques pour son caractère choquant et ses véritables mises à mort d’animaux qui avaient values une condamnation au réalisateur. Mais, le cinéaste n’en était pas à son coup d’essai en terme de cannibal movie all’italiana, puisque Le Dernier Monde Cannibale arriva trois années plus tôt. Alors qu’Umberto Lenzi devait en prendre la direction, il s’est finalement désisté pour laisser la place à Deodato. Dans ce film présenté en séance culte au PIFFF 2024, un avion avec quatre passagers s’écrase dans la jungle philippine, sur l’île de Mindanao. Une fois la nuit tombée, les rescapés se font agresser par des anthropophages. Deux d’entre eux parviennent toutefois à s’échapper…

Parfait représentant de la cuvée cinématographique exceptionnelle qu’est l’année 1977 (avec les exemples tels que Alucarda, Suspiria, House, La Criatura, C’était un rêve…) Le Dernier Monde Cannibale a tout pour plaire et à la fois peu à raconter de pertinent mais le film demeure une série B plus que correcte dans sa mise en scène formidable, arrivant à créer l’intérêt, l’angoisse et une certaine fascination face à la maestria du cultissime Rugerro Deodato qui est décidément attaché – et tant mieux pour nous ! – au film de cannibale all’italiana.

La séance culte par excellence

Il y a un rythme qui se tient parfaitement et la restauration, supervisée par Lamberto Bava et Nicolas Winding Refn eux-mêmes, est tout simplement merveilleuse, ajoutant bien des qualités à ce film qui en était déjà bien pourvu. Pourtant, le scénario n’est pas du genre à voler très haut mais il est aisé de comprendre pourquoi deux monuments comme NWR et le fils Bava s’y intéressent, car l’horreur nous happe grâce à ses effets spéciaux magistraux et ses antagonistes anthropophages interprétés de façon trouble par une myriade de comédiens peu connus, ainsi que la légendaire Me Me Lai. Alors, oui, on peut reprocher que l’atmosphère n’est pas des plus réussies, penchant la plupart du temps vers une trop grande mollesse. L’histoire aussi est assez classique et avec un développement quelque peu aux fraises, mais comment ne pas être fasciné par ce récit d’anthropophages comme il serait aujourd’hui impossible d’en faire, représentant l’humain dans ses pires aspects. Le Dernier Monde Cannibale est la meilleure séance culte de la treizième édition du PIFFF, une plongée dans le cinéma de Deodato qui, contre toute attente, ne repousse pas et nous donne justement envie de découvrir son cinéma.

Note : 3.5 sur 5.

LE DERNIER MONDE CANNIBALE (Ultimo Mondo Cannibale). De Ruggero Deodato (Italie – 1977).
Genre : Horreur.
Scénario : Gianfranco Clerici, Renzo Genta, Tito Carpi.
Photographie : Marcello Masciocchi.
Interprétation : Massimo Foschi , Me Me Lai, Ivan Rassimov, Sheik Razak Shikur, Judy Rosly…
Musique : Ubaldo Continiello.
Durée : 92 minutes.
Film découvert lors du PIFFF 2024, ressortie prochainement chez Sidonis Calysta.

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