Jalmari Helander est un réalisateur finlandais ayant commencé sa carrière de cinéaste en 2010 avec le fablesque Père Noël : Origines (film très sympa mais le cul entre deux chaises, entre le teen-movie gentillet et le conte glauquasse et adulte), qui lui vaudrait une petite renommée, ainsi que le prix du meilleur film au festival de Sitges en 2010. Il continua en 2014 avec l’Anglo-finlandais Big Game (le président des USA et un jeune ado doivent survivre dans le désert finlandais face à des terroristes), DTV globalement haït par les critiques. En 2022, il revient avec Sisu – De l’or et du sang, qui fait lui aussi la tournée des festivals, notamment à Sitges où Jalmari Helander remporte, douze ans après Père Noël : Origines, le prix du meilleur film pour la seconde fois. Grosse attente du premier semestre de 2023 ! Livrons en le résumé : Au plus profond de la nature sauvage de la Laponie, un vieil homme est à la recherche d’or. Sur le chemin de la ville pour vendre son butin, il tombe sur une patrouille nazie, qui croient pouvoir voler l’or à l’homme et l’abattre. Mais le vieil homme n’a que son or auquel s’attacher et lui voler sera une grossière erreur…

Ça charcle et ça iconise

Dès le début du film, la bande-son s’avère majestueuse et déjà mythique, iconisant chaque scène ou personnage avec justesse, chaque son résonne pour le spectateur et accompagne parfaitement chaque scène grâce au travail musical de Juri Seppä & Tuomas Wäinölä qui forment un duo marquant. Au-delà de cette génialissime bande sonore, la caméra, gérée par un Kjell Lagerroos (directeur de la photographie du très bon Memory Of Water de Saara Saarela) iconise elle aussi les protagonistes, proposant des plans assez simples par instant mais sachant mettre en valeur les personnages, les death scenes ou encore les majestueux paysages finlandais. Le casting est largement mis en valeur, les acteurs secondaires tels que Jack Doolan (l’un des SS) et Mimosa Willamo (Aino), dont les dialogues claquent. Aksel Hennie, dans le rôle du chef, que l’on a pu voir dans l’excellent The Trip de Tommy Wirkola en 2021, offre une performance royale et joue admirablement la détermination mais aussi une certaine indifférence de tout. Je pourrais vous citer pas mal de monde mais je vais surtout encenser Jorma Tommila, dans le rôle du chercheur d’or, totalement mythique et à fond dans son rôle. Tout ces acteurs campent des personnages badass, semblant être des légendes dans le bon ou mauvais sens du terme. C’est assez incroyable, il y a des lignes de dialogues qui font leur petit effet soit badass, soit humoristique. Car oui, Sisu est absolument drôle, déjà de par ses personnages parfois assez bêtes mais aussi certaines scènes par-ci par-là assez amusantes par leur décalage (lors de la pendaison de l’un des protagonistes, la réaction de trois autres personnages est assez marrante). Mais, ce qui fait principalement rire c’est le gore joliment jouissif et grandiose : ça charcle et ça explose à volonté sans aucune concession, évitant les hors-champs comme la peste (le seul hors champ du film est utile par rapport à la survie ou non d’un personnage) et fonçant dans la brutalité. Le métrage s’offre aussi des effets spéciaux d’un réalisme foudroyant, qui rendent le gore percutant et bien plus jubilatoire. Vous l’aurez donc compris, Sisu – De l’or et du sang est une pépite d’or gore légendaire qui tâche, à voir sans tarder.

Note : 4 sur 5.

SISU – DE L’OR ET DU SANG (Sisu). De Jalmari Helander (Finlande – 2023).
Genre : Action, Drame, Guerre. Scénario : Jalmari Helander. Interprétation : Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila… Musique : Juri Seppä, Tuomas Wäinölä. Durée : 91 minutes. Distribué par SND (21 Juin 2023).

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