Dans trois semaines débutera la douzième édition du PIFFF, acronyme du Paris International Fantastic Film Festival qui se déroulera du 6 au 12 décembre 2023 au Max Linder Panorama. Tout comme l’année dernière, 26 longs-métrages seront présentés (dont douze en avant-première française) et divisés en plusieurs catégories. En parallèle, 16 courts-métrages seront de la partie en deux programmes. Rentrons plus en détail dans le programme…
Déjà, nous avons le bonheur de voir que Dream Scenario de Kristoffer Borgli, qui fait partie de nos plus grandes attentes de fin d’année après son sardonique Sick of Myself, ouvrira le bal en avant-première de sa sortie nationale le 27 décembre. Il sera suivi de Godzilla : Minus One de Takashi Yamazaki, métrage très attendu des aficionado du cinéma de monstre à la japonaise avant que le film ne soit diffusé dans les cinémas Pathé les 7 et 8 décembre. Dans le cadre de la compétition seront proposés The Sacrifice Game de Jennifer Wexler, vendu comme un hommage au cinéma d’horreur des seventies, ou encore Last Straw d’Alan Scott Neal, home invasion à l’américaine. Deux films venu de Hongrie, terre de plus en plus prolifique en termes de cinéma de genre (la comédie vampirique Comrade Drakulich était d’ailleurs au PIFFF 2021) seront aussi de la partie avec Halfway Home d’Isti Madarász, une histoire de morgue assez particulière, mais surtout Zanox de Gábor Benö Baranyi, un teen-movie sur le voyage dans le temps qui attise la curiosité. Du côté des films qui ont, quant à eux, déjà fait pas mal de bruit, citons Late Night with the Devil de Cameron Cairnes, Colin Cairnes, qui a fait fureur dans les festivals où il est passé, avec l’un des plus grands seconds couteaux américains de notre siècle : David Dastmalchian, mais qui aura, pour une fois, le premier rôle. De façon plus confidentielle, mais bénéficiant d’échos toujours aussi positifs, Stopmotion de Robert Morgan est un film d’animation aux airs cauchemardesques qui nous intrigue clairement. Citons aussi le Québécois Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d’Ariane Louis-Seize, dont la sortie est prévue en 2024 chez nous. Après son succès Beyond the Infinite Two Minutes, le réalisateur Junta Yamaguchi sera de retour avec En Boucle, au concept similaire à son précèdent métrage. Seront aussi présentés deux films que nous avons pu découvrir au dernier Etrange Festival : le très bon mais en manque de subtilité Vermines de Sébastien Vaniček et Moon Garden de Ryan Stevens Harris avec ses visuels magnifiques. Depuis 2022, le PIFFF propose des Séances Parallèles, qui seront au nombre de trois cette année. A commencer par l’Espagnol I’ll Crush Y’all de Kike Narcea, film d’action à l’air classique mais badass, ou encore The Last stop in Yuma County de Francis Galluppi, sorte de western dans une station-service. Mais ce qui nous enflamme le plus dans cette section est Propriedade de Daniel Bandeira, thriller agricole brésilien dont la tension sera, a priori, asphyxiante.

Classiques et raretés dégoulinantes

Dans la catégorie Hors Compétition, figurent le documentaire Dario Argento Panico de Simone Scafidi, qui abordera la carrière du cinéaste à travers des entretiens, mais aussi Wake Up, du trio de cinéastes prolixe François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, derrière Summer Of 84, écrit par non moins qu’Alberto Marini (scénariste de l’excellent Malveillance) et nous contant le récit d’activistes qui s’introduisent dans un magasin pour dénoncer son impact environnemental. Parmi nos attentes, citons The Coffee Table de Caye Casas, nouveau métrage du coréalisateur du génialissime Matar a Dios (présent au PIFFF 2017), comédie noire espagnole sur une famille qui achète une table basse luxueuse. Toujours dans le monde hispanique, mais cette fois-ci en Argentine, le nouveau film de Demián Rugna (après son étonnant Atterados, passé au festival en 2018), qui a fait un énorme buzz en festivals en remportant notamment la plus haute récompense du Festival international du film fantastique de Catalogne : When Evil Lurks. Le métrage aborde un village en proie à une épidémie de possessions ; nous sommes intrigués, la plupart des critiques le vendant comme extrêmement nihiliste. Cinq séances cultes seront aussi au programme avec notamment le génialement gore À l’Intérieur, en présence des réalisateurs Alexandre Bustillo et Julien Maury, ainsi que de la comédienne Alysson Paradis, le classique du thriller de psycho-killer Hitcher de Robert Harmon ou encore L’Enfer des Armes du légendaire Tsui Hark. Parmi les curiosités les plus intrigantes se trouve La Maison aux fenêtres qui rient, giallo macabre et malaisant, et aussi Marquis d’Henri Xhonneux d’après Roland Topor, revisite totalement absurde des écrits du Marquis de Sade. Une ‘Séance Interdite’ (les films plus extrêmes, donc) sera aussi présentée avec le Hong-kongais Run And Kill de Billy Tang, film de la fameuse Catégorie III entre humour noir, thriller et horreur. Et, pour la séance de clôture, sera diffusé There’s Something in the Barn de Magnus Martens, film norvégien se passant lors des fêtes de fin d’année. Pour compléter ce copieux programme, deux séances de huit courts-métrages chacune seront présentes ; une pour les courts internationaux, l’autre pour les français.