

On ne présente plus Joel et Ethan Coen, les frangins auteurs de No Country For Old Men, Fargo ou encore The Big Lebowski. Après de nombreux longs-métrages conçus ensemble, le duo a décidé de se séparer. Joël Coen a alors dirigé The Tragedy of Macbeth en solo en 2021, alors que Ethan Coen réalise Drive-Away Dolls, premier volet d’une trilogie thématique de « Films de série B saphiques », dont le deuxième opus, Honey, Don’t !, est actuellement en tournage. Mais, avant toute chose, voici le résumé de Drive-Away Dolls : 1999, Jamie et Marian sont deux jeunes Américaines, là où la première est une jeune femme fêtarde et populaire, la seconde est plus renfermée et casanière. Les deux se retrouvent alors à la recherche d’un nouveau départ, elles se lancent dans un road trip inattendu avec une voiture volée, mais les choses tournent au vinaigre lorsque les propriétaires du véhicule se mettent à leur recherche…
Bien que le long-métrage soit fortement attendu, on tombe finalement sur un film amusant et divertissant, mais où paradoxalement, on ne rit pas tant que ça. Pour être positif, on peut noter une certaine honnêteté du film qui ne dissimule pas son mince scénario derrière du gore à outrance. Cependant, Coen utilise un humour bête et enchaîne blagues sur blagues et, bien que le métrage n’excède pas 1h25, il paraît en ressenti long comme pas possible… Les personnages sont eux aussi assez creux, leurs personnalités étant très limitées, pour servir la comédie pseudo-trash vendue par le réalisateur. Celui-ci souhaiterait nous proposer un film sombre, notamment avec sa scène d’introduction chiadée, mais tout le reste est d’une bêtise totalement voulue pour provoquer le rire, avec un mélange de scènes graves et (soi-disant) hilarantes, notamment l’intrigue finale, mais ça chute de très haut.

Le casting essaye très peu de s’en sortir, que ce soit les caméos sympathiques mais bien trop gratuits ou même Geraldine Viswanathan, pourtant en rôle principal. Seule Margaret Qualley s’en sort parfaitement à son niveau, elle tente d’animer son personnage sans être trop caricaturale. La mise en scène est, a contrario, une véritable réussite sans idées révolutionnaires mais où les protagonistes sont bien mis en valeur par la caméra sans tomber dans de l’iconisation excessive. Mais l’un des innombrables problèmes du film est son montage très turbulent qui fonctionnerait si l’humour avait quelque chose à offrir, mais étant donné que ce n’est pas le cas, on s’ennuie tout de même malgré l’hyperactivité de la chose, ce qui vient entériner l’échec du projet. En conclusion, Drive-Away Dolls est un métrage avec beaucoup de potentiel, malheureusement gâché, ce qui en fait une pure déception, un film attendu depuis bien longtemps mais qui ne fait qu’échouer sur tous les tableaux. De son côté, Joel Coen s’en est bien mieux sorti avec sa poétique et excellente adaptation du chef-d’œuvre de William Shakespeare, The Tragedy of Macbeth.
DRIVE-AWAY DOLLS. De Ethan Coen (USA – 2024).
Genre : Comédie, Thriller. Scénario : Ethan Coen, Tricia Cooke. Photographie : Ari Wegner. Interprétation : Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Joey Slotnick, C. J. Wilson, Colman Domingo… Musique : Carter Burwell. Durée : 84 minutes. Distribué en salles par Universal Picture International France (3 avril 2024).

Laisser un commentaire