
Oubliez E.T. et les Rencontres du Troisième Type. Partons à la découverte de XTRO, un film de science-fiction britannique comme on fait plus. Malaisant et vintage, il aura su traumatiser les spectateurs à l’époque de sa sortie. Méconnu du grand public jusqu’ici, n’ayant œuvré qu’en tant que metteur en scène sur Whispers of Fear en 1976, c’est quelques années plus tard qu’Harry Bromley Davenport se jette à l’eau pour produire son premier long-métrage. La science-fiction est en vogue à l’époque grâce aux films de Steven Spielberg mais il souhaite s’orienter vers quelque chose de plus horrifique. XTRO est donc dans les cartons et c’est grâce au soutien d’une petite compagnie américaine (à l’époque) que le projet va se concrétiser : New Line Cinema. Le film sera tourné rapidement avec un casting d’acteurs peu connus, ce qui n’affecte en rien la qualité du film, contrairement aux nombreuses réécritures et modifications que subira le scénario.

Alerte enlèvement
Tout débute dans un petit cottage. Sam Philip joue tranquillement dans le jardin avec son jeune fils Tony lorsqu’une mystérieuse lumière apparaît dans le ciel. Comme vous vous en doutez il s’agit des petits hommes verts qui ont eu la bonne idée de le kidnapper sous les yeux de son fils. Trois ans se sont écoulés depuis et Tony ne s’est toujours pas remis de la disparition de son paternel. Personne ne le croit quand il raconte les faits, surtout que ce dernier n’a donné aucun signe de vie mais que dire lorsqu’il réapparaît comme si de rien n’était après cette mystérieuse absence ?
Dès les vingt premières minutes, on est happé par l’ambiance du film. Dès le retour de la créature chez nos amis british, le monstre ne manque pas de s’en prendre à deux pauvres voyageurs passés par là avant de mettre enceinte une femme. L’accouchement épique ne sera pas sans rappeler sur le fond L’Invasion des profanateurs et les classiques du body horror de l’époque.

Le Monstre évadé de l’espace
Sur la deuxième moitié du film, l’enfance fait parti des thématiques fortes. On s’attache très rapidement au petit Tony qui peine à trouver sa place entre un père absent, une mère qui a fait le choix d’oublier et d’aller de l’avant, sans oublier son beau-père qui, malgré l’amour qui semble vouloir lui porter, n’est pas capable de faire preuve d’affection envers ce dernier. Un petit monde ou tout va basculer quand papa rentre à la maison laissant place à une seconde partie complètement alambiquée malgré un postulat de départ réussi. Œufs de serpent faisant office de nourriture pour aliens, G.I Joe géant ou personnages du cirque faisant un spectacle artisanal au coin d’une chambre,… Tout y passe sans grande explication ce qui pourra vous perdre avant de revenir à un final aussi cohérent que réussi. La faute probablement aux réécritures du scénario et de scènes non ajoutées au montage, sans oublier le faible budget (60 000 dollars). A savoir que deux version du films existent que la plus longue est celle que nous avons pu voir.
Petit bonbon pour les amateurs de série B, XTRO fait parti de ces ovnis en voie de disparition. Malgré ses quelques défauts, l’aura vintage de ce dernier fonctionne toujours tout comme son ambiance pesante qui exerce sur nous la même terreur qu’à l’époque. Un film à (re)découvrir pour les aficionados du genre contrairement à ses suites tombées dans l’oubli collectif…
XTRO. De Harry Bromley Davenport (Angleterre – 1983).
Genre : Horreur. Scénario : Iain Cassie et Robert Smith. Photographie : John Metcalfe. Interprétation : Philip Sayer, Bernice Stegers, Danny Brainin, Maryam d’Abo, Simon Nash et Peter Mandell… Musique : Harry Bromley Davenport. Durée : 84 minutes. Disponible en Blu-ray chez Le Chat qui Fume (25 avril 2024).
Le Blu-ray du CHAT QUI FUME. Niveau image, le film fait peau neuve, nous offrant une version restaurée en 1920×1080. Quelques passages granuleux subsistent dans l’ombre mais l’ensemble est de très bonne qualité. Côté audio, les deux pistes en anglais et français sont très correctes. Pouvoir profiter du mono d’origine mais aussi d’un DTS-HD est un plaisir auditif auquel nous n’avons pas résisté. Vous en voulez encore ? Vous serez donc ravi d’apprendre que l’équipe a mis les petits plats dans les grands côté bonus. En effet, deux documentaires réunissant le réalisateur, le producteur et les interprètes sont proposés. On retrouvera également la bande annonce, mais surtout les deux montages du film. Une perle rare à revisionner si vous êtes curieux… Le tout dans un magnifique coffret que je vous laisse contempler ci-dessous.

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