Robert Olsen et Dan Berk est un duo de cinéastes américain horrifiques ayant débuté leur carrière en 2015 avec le film Body (trois filles pénètrent dans un manoir apparemment vide avant que cela tourne au cauchemar) assez moyennement reçu, avant de continuer l’année d’après avec la suite du film de 2010, Stake Land de Jim Mickle dénommée Stake Land 2 : The Stakelander. En 2022 sort leur quatrième long-métrage, Une Obsession venue d’ailleurs, œuvre sympathique mais un brin trop nanardesque et clichée par instant. Auparavant, le duo sortait en 2019 son troisième film du nom de Villains. Ce dernier raconte le récit de Jules et Mickey, deux braqueurs amateurs qui tombent en panne sur une route non loin d’une maison isolée dans laquelle ils entrent pour voler la voiture des occupants de la demeure, avant de trouver une petite fille enchaînée à la cave, les propriétaires de la maison ne tardent pas à rentrer…

Autant hors que dans les clichés

Dès le départ, on le remarque, le film a un très bon rythme qui nous entraîne, grâce notamment au montage ultra-efficace de Sofi Marshall. Le récit reste relativement linéaire, les facilités scénaristiques sont moindres et les archétypes globalement évités. Je précise « globalement » car il y a quand même quelques bases peu développés au niveau des personnages qui ne sont esquissés qu’à partir de deux à trois traits de caractère. Après, le peu de base caractérielle du duo principal reste originale : un couple jeune mais qui ne se dispute jamais et s’aimera jusqu’au bout sans dévier vers des querelles assez clichées dans le genre pour allonger un brin le scénario ou se perdre dans des malentendus scénaristique. Le casting accompagne très bien cela, Jeffrey Donovan et Kyra Sedgwick sont un duo antagonique dans un savoureux surjeu, jamais trop mais ni trop juste. Un peu comme Bill Skarsgård et Maïka Monroe qui endossent quant à eux les rôles principaux et qui abusent parfois sur leur acting, mais avec une étrange justesse car le surjeu fait clairement partie de la direction du film. Skarsgård (Barbare, Ça) et Monroe (Greta, It Follows, Watcher) sont excellents. Au niveau de la mise en scène, il n’y a rien d’extraordinaire, mais l’ensemble est très bien tenu, aucun plan ne semble en trop ou sonnant simplement faux. Je finirai en revenant sur l’histoire, qui marche comme un très bon home invasion inversé qui ne finira jamais dans l’irréalisme du raccourci scénaristique comme le récent The Owners de Julius Berg (des propriétaires qui rentrent chez eux et tombent sur des braqueurs amateurs sauf que les vieux s’avèrent dangereux) qui était mal foutu sur tous les points. Grosso modo, une petite perle à (re)découvrir et qui n’a, à mon grand désarroi, pas de DVD français, mais il est disponible en VOD sur pas mal de services. Je vous le conseille donc plus que le film suivant du duo de réalisateurs, Une Obsession venue d’ailleurs, un brin plus malhabile.

Note : 3.5 sur 5.

VILLAINS. De Robert Olsen et Dan Berk (USA – 2019).
Genre : Horreur/Thriller/Comédie Noire. Scénario : Robert Olsen et Dan Berk. Interprétation : Bill Skarsgård, Maïka Monroe, Kyra Sedgwick, Jeffrey Donovan… Musique : Andrew Hewitt. Durée : 90 minutes. Disponible en VOD.

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