

Eli Roth est un cinéaste plutôt reconnu à son échelle pour ses films un brin extrêmes tels que le diptyque Hostel, Green Inferno ou encore le très mauvais Knock Knock. Alors qu’il sortira l’année prochaine Borderlands, film assez extérieur à son univers habituel, il nous revient d’abord avec Thanksgiving : La Semaine de l’Horreur, métrage attendu depuis 2007 (!), lorsque Roth mettait en scène la bande annonce fictive d’un film du même nom. Le métrage sort donc enfin et nous plonge dans la ville de Plymouth, berceau de Thanksgiving, en pleine soirée de la fête en question où se déroule dans le même temps l’ouverture du Black Friday. Alors qu’une horde de clients s’impatientent devant le magasin encore fermé, un groupe de jeunes s’insère dans l’enseigne. Cela déclenche la folie de la foule qui, en quelques minutes, pénètre dans le magasin de force, à tel point que des morts accidentelles se produisent. Un an plus tard, certaines personnes sont visées par un mystérieux tueur portant le masque d’un ancien gouverneur de Plymouth… L’introduction montre ce que sera tout le film : anxiogène, divertissant, inventif et drôle. La première séquence étant sans aucun doute la plus monumentale du film, un massacre hasardeux jubilatoire qui arrive pourtant à être très sérieux et stressant à la fois. Thanksgiving est pourtant un slasher somme toute classique, de la façon d’opérer du tueur au déroulé des scènes anxiogènes en passant par la fin du film elle-même (non pas prévisible mais scénaristiquement vue et revue), mais utilisant les codes du genre, pourtant si éculés, avec réussite, voire en les bonifiant. Alors, soit, il ne revisite pas grand chose mais sa plus grande singularité reste ses scènes de meurtres imaginatives et étonnantes qui, au-delà d’être pleines d’idées, sont d’un gore qui tâche salement et d’un comique déroutant. Après, même si l’on pouvait s’y attendre, on peut noter que les personnages ne sont pas très bien écrits et développés, constitués de quelques traits rapidement brossés, ce qui crée assez peu d’attachement envers eux, mais le concept du film, qui se veut surtout être un divertissement sans prise de tête, fait que cela n’a pas de grande importance. La bande-son, assez souvent basique, possède quelques fulgurances. Comme souvent chez Roth, le film distille a un humour plutôt sombre mais hilarant dans la galéjade gore qui constitue le récit, n’hésitant pas à sortir les tripes ou à lancer des dialogues assez cocasses. En conclusion, Thanksgiving se situe dans le haut du panier du divertissement, en sachant être un slasher réussi et jamais redondant, qui fait ce qu’on lui demande, ni plus, ni moins ; allez le voir, ça vaut le coup. Une suite a été annoncée il y a peu, visant une sortie pour 2025 et a priori toujours dirigée par Eli Roth, à voir, mais cela prouve surtout que le phénomène des franchises, que l’on croyait moribond avec les nombreux remakes, reboots et autres legacyquels, revient d’entre les morts avec des succès comme Terrifier 2 et maintenant ce Thanksgiving…

THANKSGIVING : LA SEMAINE DE L’HORREUR (Thanksgiving). D’Eli Roth (USA – 2023).
Genre : Horreur, Slasher. Scénario : Eli Roth, Jeff Rendell. Directeur de la photographie : Milan Chadima. Interprétation : Nell Verlaque, Patrick Dempsey, Addison Rae, Milo Manheim, Jalen Thomas Brooks, Gabriel Davenport. Musique : Brandon Roberts. Durée : 106 minutes. Distribué par Sony Pictures Releasing France (29 novembre 2023).

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