[Critique] HIROKIN – L’ÉPÉE DES OPPRIMÉS d’Alejo Mo-Sun

John Carter Wish

Réalisé par l’illustre inconnu Alejo Mo-Sun, Hirokin est un film de science-fiction qui se place dans la droite lignée de John Carter, Dune et autres Star Wars, exemples affichés du réalisateur pour son premier long-métrage. Egalement auteur du scénario, Alejo Mo-Sun ne fait pas dans l’originalité débordante, c’est le moins qu’on puisse dire. Enième récit de peuple opprimé par un tyran, qu’un vaillant guerrier va devoir combattre pour sauver sa princesse, sur fond de peuples opposés qui s’allient pour renverser le dictateur sanguinaire… Il faut une bonne dose d’indulgence au spectateur pour ne pas faire la moue et refermer fissa le blu-ray d’Hirokin. Après tout, le film dispose peut-être d’atouts… En effet, si qualités il y a, elles sont de toute évidence associées à l’aspect visuel du film. Tirant le meilleur parti de magnifiques paysages de déserts qu’il se plaît clairement à filmer, le cinéaste d’origine allemande ne recule devant aucun artifice pour d’une part, donner à voir des images splendides de paysages ensablés et de couchers de soleils, devant lesquels son héros erre comme une âme en peine, ni dans l’utilisation plus criticable d’effets de ralentis et autres afféteries de mise en scène un peu too much… A la sortie, Hirokin flatte la rétine, mais cache assez mal son manque de moyen, ce qui, pour qui n’a pas réellement d’idées ni d’inspiration, peut être rédhibitoire quant on s’attaque au film d’aventure et de science-fiction.

Circulez, y a rien à voir…

Et Alejo Mo-Sun ne dispose de toute évidence ni de l’inspiration, ni du talent suffisants pour apporter ne serait-ce qu’un soupçon de souffle et d’héroïsme à un récit qui en aurait cruellement besoin. A cet égard, et toutes proportions budgétaires gardées (mais le rapprochement saute tellement aux yeux), la comparaison avec John Carter fait mal aux mirettes, tant malgré les défauts du film, Andrew Stanton brillait dans sa façon d’insuffler un souffle épique à l’ancienne à l’aide d’une poignée de personnages, quand Alejo Mo-Sun a toutes les peines du monde à divertir avec des séquences d’une platitude confondante. Les scènes se suivent péniblement, et présentent sans complexe toute l’imagerie mille fois vue dans le genre : l’homme mystérieux qui se découvre héros, la femme enlevée, le combat dans l’arène, la découverte d’une peuplade opprimée, l’initiation par le leader rebelle, et enfin le soulèvement des plus faibles.

A l’écran, ça se bat assez péniblement, ca serre furieusement les mâchoires (Wes Bentley, bouleversant dans American Beauty, absolument monolithique ici), Julian Sands qui cachetonne… et surtout ça parle beaucoup et ça se prend très au sérieux… Hirokin pourrait apparaître sympathique s’il n’était pas aussi insignifiant, doté en plus d’effets spéciaux numériques d’une qualité toute relative (dès le plan d’ouverture, on décroche). Difficile donc de défendre un film qui se voudrait plus gros qu’il n’est, une tornade qui tourne rapidement à l’eau plate…

Note : 1 sur 5.

HIROKIN – L’ÉPÉE DES OPPRIMES. D’Alejo Mo-Sun (USA – 2012).
Genre : Science fiction. Scénario : Alejo Mo-Sun. Interprétation : Wes Bentley, Angus Macfayden, Julian Sands, Laura Ramsey… Musique : John Paesano. Durée : 101 minutes. Distribué par France Télévisions distribution.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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