[Be Kind Rewind] LA VIE FUTURE de William Cameron Menzies (1936)

Futur immédiat

LA VIE FUTURE

LA VIE FUTUREQuand on évoque le patrimoine cinématographique du film de science-fiction, voire d’anticipation, on pense tout de suite au Voyage dans la Lune de Méliès et à Metropolis de Fritz Lang. Moins célèbre et aussitôt identifiable dans l’inconscient collectif, La vie future de William Cameron Menzies n’en est pourtant pas moins légitime, d’autant qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman d’H.G. Wells, soit une caution qui en impose un minimum…
L’auteur de La Machine à explorer le temps et La Guerre des Mondes, a en effet entrepris la rédaction du roman The Shape of Things to Come (1933) qui sera adapté à l’écran en La Vie future. Véritable fresque autant littéraire que cinématographique, La Vie Future se distingue des films du genre de l’époque par son ambition particulièrement démesurée. Rappelons que nous sommes en 1936, quelques années avant le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. Les séquelles du premier conflit mondial sont toujours présents, et Wells s’attache à en exposer les cicatrices tout en développant d’autres thématiques fortes.

LA VIE FUTURE

La guerre de cent ans

La Vie future (le film) est une fresque aux aspirations osées. Cette véritable oeuvre d’anticipation donne à voir un avenir peu reluisant pour ce qui est de la condition humaine. Au lendemain d’un conflit majeur, la civilisation des hommes, dévastée, a considérablement régressé, abandonnant toute forme de technologie pour revenir à une primitivité salutaire. Le réalisateur William Cameron Menzies et le scénariste H.G. Wells focalisent leur attention sur une petite ville au nom équivoque “Everytown”. L’avènement de la dictature, l’arrivée des sciences et technologies au service de l’homme, jusqu’à un départ pour la lune, une épopée démarrant dans les années 30 pour s’achever en 2036… La Vie future brasse long et large, au sein d’une épopée qui cristallise évolution de l’homme, de la technologie et conflits politiques.

LA VIE FUTUREPour cela, le duo Wells/Cameron Menzies (ce-dernier déjà à l’oeuvre en tant que décorateur sur de grosses productions comme Le Voleur de Bagdad ou plus tard Autant en emporte le vent), porte un soin maniaque et pointilleux, pour tout ce qui concerne l’image et la représentation d’un futur associant grandes innovations (qui ne verront d’ailleurs pas forcément le jour) et aspects plus terre à terre. D’une rigueur toute particulière, La Vie future en impose véritablement. Par instants prophétique, parfois naïf et pour le moins à côté de la plaque, le film dispense pourtant un véritable élan de sympathie. Parce que ses concepteurs ont livré là une (leur ?) représentation plutôt crédible de l’avenir. Un résultat qui doit énormément aux aspects visuels toujours convaincants. Employant des effets spéciaux de l’époque (maquettes) avec des techniques plus sophistiqués (incrustations), La Vie future remplit surtout son contrat de spectacle visuel toujours très spectaculaire, dans des décors prestigieux, près de 80 ans après sa réalisation. Une belle gageure qui en remontre encore aujourd’hui en dépit d’un discours humaniste quelque peu suranné…


LA VIE FUTURE
William Cameron Menzies (GB – 1936)

Note : 3Genre Anticipation – Interprétation Raymond Massey, Edward Chapman, Ralph Richardson, Margaretta Scott, Cedric Hardwicke, Maurice Braddell… – Musique Arthur Bliss – Durée 97 minutes. Distribué par Elephant films.

L’histoire : Dans un avenir proche, la petite ville d’Everytown est frappée par la guerre. En traversant les décennies des années 40 jusqu’au milieu des années 2000, elle va connaître des bouleversements inconcevables. En surmontant la dictature et la maladie, elle va voir se développer des nouvelles technologies, le triomphe de la télévision et une utopie politique basée sur la raison et la connaissance.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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