[Critique] THE TAINT de Drew Bolduc et Danny Nelson
Dans l’innombrable déluge de films de zombies et autres infectés qui débarquent chaque mois en DVD et Blu-Ray, pas facile de se passionner ou de sortir un titre du lot, car la médiocrité ambiante le dispute à l’opportunisme des producteurs (!) peu scrupuleux livrant des bandes mal fagotées et sans intérêts pour surfer sur une vague qui n’en finit pas de retomber… Pourtant, il arrive qu’un petit film vienne titiller notre lobe frontal gauche…
The Taint de Drew Bolduc et Danny Nelson ne viendra en aucun cas révolutionner le (sous-)genre. Bien au contraire. En revanche, il irradie de cette petite bande quasi amateur réalisée avec deux bouts de ficelles et une cervelle de mouton, une fraîcheur, une liberté et un sens de la « fuck attitude » qui rafraîchissent en ces temps d’académisme engoncé. Avec ses infectés irradiés de haine envers la gente féminine, sexe à l’air et parpaing menaçant à la main, The Taint propose une menace d’un genre nouveau ! Evidemment, la mysoginie de ses créatures, les allusions à l’homosexualité portée en dérision, son héros peroxydé qui ne ressemble à rien sont autant de provocations pour un film qui ne repose que sur l’envie de déployer un méga doigt d’honneur adressé à l’intelligentsia et aux bien pensants d’un cinéma formaté.
Cinéma « What’s the fuck »
Doté d’une mise en scène lisible, parfois inspirée mais tout de même assez brouillonne, d’un scénario sans grande envergure et de comédiens très limités, The Taint mise pas mal sur son côté « bad ass » pour détonner. Evidemment ça marche. Cela rend même le film attachant dans son amateurisme assumé et sous influence. On pense énormément à des faits d’armes fameux et passés depuis à la postérité comme Bad Taste de Peter Jackson, Evil Dead de Sam Raimi, Street Trash de James Muro ou, dans une moindre mesure qualitative, aux productions Troma qui, hasard incroyable, distribuent d’ailleurs le film. On y trouve de la bave, du vomi, du sang (évidemment), mais aussi du sperme en abondance… Des sécrétions corporelles à n’en plus pouvoir, comme autant de crachats et de signes de mauvaise conduite. Jusqu’à une scène d’avortement au cintre pas piquée des hannetons. Le tout doté d’effets spéciaux d’excellente tenue.
Les compères Drew Bolduc et Danny Nelson, qui ont écris, réalisé, interprété et monté le film, livrent avec The Taint un condensé de cinéma « What’s the fuck » assumé. Un film mal élevé, sans génie mais dont le caractère foncièrement provocateur et jusqu’au boutiste provoquent une véritable bouffée de sympathie. D’ailleurs, son statut de « bête de festival » est une note d’intention en soi. Le résultat distrait énormément, sans évidemment prétendre à davantage. Heureusement, sa durée limitée à 1h10 évite de justesse l’overdose. Car même régressive et hilarante, la crétinerie a tout de même ses limites…
THE TAINT
Drew Bolduc et Danny Nelson (USA – 2010)
Genre Horreur/débilos/crado – Interprétation Ariel Canton, Cody Crenshaw, Colleen Walsh, Drew Bolduc, Gabriella Herzberg, Kenneth Hall, Richard Spencer – Durée 75 min – Distributé par Elephant films – Sortie en DVD et Blu-ray 3 mars 2015.
L’histoire : Un petit village de péquenauds perdu dans l’Ouest des USA est victime d’une épidémie ravageuse ! L’eau a été contaminée par une teinture étrange qui transforme les hommes en monstres mysogines, barbares et sanguinaires. Les femmes sont pourchassées et massacrées une à une par les gars du village. Au milieu de ce chaos, Phil doit protéger sa petite amie Miranda de la folie meurtrière des hommes, et trouver un remède pour endiguer l’épidémie.
Chronique réalisée en partenariat avec Cinétrafic, qui propose de retrouver toutes les comédies US ici, et les films d’actions là.
Je résumerais ce que je pense de ce « film » par ces trois mots: « DE LA MERDE » !!!
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mouahahahaha !!! Excellente critique, concise, efficace !
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