[Critique] STUNG de Benni Diez
L'horrible invasion
Attention, pure série B assumée et débridée ! Stung de Benni Diez (en charge des effets spéciaux sur le Melancholia de Lars von Trier !) annonce d’emblée la couleur au travers de son pitch clair comme de l’eau de roche et de sa sympathique et très réussie affiche. Son premier film en tant que réalisateur sera un vibrant hommage aux films de monstres et d’invasion (d’insectes en l’occurrence). En cela, l’intrigue tient sur une feuille de papier à cigarette : unité de lieu (une résidence champêtre), unité de temps (une nuit) et une poignée de personnages hauts en couleurs se retrouvent confrontés à une colonie de guêpes mutantes et sanguinaires ! Un seul but : survivre par tous les moyens.
La note d’intention ne faisant pas la qualité d’un film, la méfiance est de mise. Celle-ci se renforce un peu plus et se transforme en crainte durant les vingt premières minutes, qui prennent le temps de présenter un improbable duo de jeunes serveurs, Julia et Paul, de toute évidence destinés à camper les héros du métrage, grossièrement caractérisés à la truelle. Mais qu’importe après tout… On n’est pas là pour voir un Woody Allen. Ainsi, le dénommé Paul semble être un petit rigolo, charmeur attiré par sa collègue, un peu à côté de la plaque, et se coulant clairement dans les baskets de l’antihéros, au côté de Julia, caution féminine sexy qui va progressivement enfiler la tenue de guerrière qui s’ignore. Rien de bien original, on est en terrain connu. Gravitent autour un Lance Henriksen (la série Millenium) qui cachetonne en maire porté sur la bouteille et un Clifton Collins Jr. (Pacific Rim) en neuneu handicapé qui cache son jeu…
Du gore, du baveux, de l’insecte géant
L’objectif de Benni Diez semble simple : à travers Stung, le réalisateur, dont c’est le premier long-métrage, souhaite retrouver l’approche directe et efficace des séries B d’antan (disons… des années 80). Pour cela, le jeune cinéaste n’y va pas par quatre chemins. En spécialiste des effets spéciaux, ce qui l’intéresse, ce sont ses créatures, qu’il se complaît à filmer sous toutes les coutures à l’aide de chouettes marionnettes et autres animatroniques du plus bel effet. Après une mise en place où la menace est doucement suggérée, il appuie brusquement sur la pédale du gore, du baveux et de l’insecte géant. On en prend plein les mirettes, avec un recours aux effets mécaniques qui va droit au cœur, ce qui constitue un plaisir coupable qu’il serait mensonger de cacher. Du pain béni pour les amateurs.
Le revers de la médaille, évidemment, reste une intrigue trop simpliste, constituée de passages obligés, de caricatures et d’une absence quasi totale d’enjeux scénaristiques que le cinéaste et son scénariste ne cherchent jamais à contourner ou à enrichir. En résulte un début d’ennui qui pointe le bout de son nez dès lors que les créatures ne sont plus dans le cadre, les surprises n’ayant définitivement pas le droit de cité. Mais peut-on reprocher à un film comme Stung, généreux, démonstratif, nostalgique dans le bon sens du terme, de nous resservir une recette certes déjà connue mais finalement si goûtue ? A chacun de voir midi à sa porte. Stung n’est pas un grand film, il s’oublie même assez rapidement, mais sa vision et sa conception sans nul doute respectueuse, évoquent tant de bons souvenirs pelliculés qu’on ne peut décemment pas le blâmer…
STUNG
Benni Diez (USA/Allemagne – 2015)
Genre Horreur – Interprétation Lance Henriksen, Clifton Collins Jr., Jessica Cook, Matt O’Leary… – Musique Antonio Gambale, David Menke – Durée 87 minutes. Distribué par Wild Side.
L’histoire : A l’occasion d’une soirée champêtre, en présence de la haute-société américaine, une colonie de guêpes se métamorphose en de gigantesques insectes prédateurs. Tous les moyens sont alors bons pour leur échapper : fuir, se cacher, attaquer… Surtout ne pas se faire piquer !
Je suis plus ou moins du même avis que toi. J’ai aimé sans plus, par contre, j’ai réellement détesté le final qui est trop exagéré.
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Le film dispose tout de même d’un capital sympathie indéniable. C’est une série B pure jus comme on n’en voit plus… Ce qui est déjà énorme 😉
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