[Critique] LAST KNIGHTS de Kazuaki Kiriya

Sympathy for Mister vengeance

The Last Knights de Kazuaki Kiriya
The Last Knights de Kazuaki KiriyaLe sympathique Clive Owen, à la carrière prometteuse dans les années 2000 (
Le Roi Arthur, Sin City, Les Fils de l’homme), est un peu rentré dans le rang ces dernières années. Il nous revient fièrement en tête d’affiche d’un film d’aventure, avançant sous la double bannière République Tchèque/Corée du Sud, avec un casting international et réalisé par un réalisateur japonais. Drôle d’attelage…
D’entrée de jeu, on le voit sans détour, Last Knights souhaite jouer dans la cour des films épiques qui ne sacrifient pas la psychologie des personnages sur l’autel d’une action frénétique. A la tête d’une escouade vouée à la protection de son maître (Morgan Freeman), le personnage de Raiden (Clive Owen), taciturne au possible, évolue dans un univers médiéval où l’honneur n’est pas qu’un vague concept. Embrassant dans ses grandes largeurs les codes du film de samouraïs transposés dans un monde de chevalerie médiévale, Last Knights se nourrit de loyauté, d’honneur, de courage, mais aussi de manipulation et de trahisons. Tant dans son script que dans son univers visuel, le film du Japonais Kazuaki Kiriya fait clairement penser à la série Game of Thrones, dont le succès indéfectible inspire les créateurs mais aussi et surtout les producteurs. D’ailleurs, la construction même du film semble calquée sur le show télévisé de HBO. Pas forcément pour un résultat convaincant… Le rythme de Last Knights, volontairement languissant, joue la carte de la mise en place, de l’exposition des personnages et de leurs motivations, par le biais de longues scènes dialoguées. Si un tel usage s’explique dans le contexte d’une création épisodique, il trouve plus de mal à trouver son équilibre ici. En bref, c’est souvent très long et pas très intéressant… Une scorie d’autant plus dommageable que les enjeux du film, qui se voudraient complexes et profonds, se résument assez facilement suivant le schéma usé jusqu’à la corde de : injustice + trahison + sacrifice + héros déchu + vengeance.

The Last Knights de Kazuaki Kiriya

Beau mais vain…

Sur les presque deux heures de film, Kazuaki Kiriya et son scénariste Michael Konyves font durer le plaisir en étirant de manière artificielle une intrigue qui aurait pu être condensée en 1h30. Cela avant de lâcher les chevaux dans une dernière partie (la vengeance) orientée action qui dénoue l’histoire avec une longue séquence d’infiltration assez jouissive, précédant l’affrontement final.
Pour en arriver là, Kazuaki Kiriya, qui a tout de même à son actif des œuvres aussi étranges que Casshern (2004) et Goemon (2009), montre qu’il sait filmer, donnant à voir quelques belles images au sein de décors naturels enneigés.
Le principal problème de
Last Knights, au final, est qu’il n’a pas grand chose d’intéressant à raconter, présentant des personnages binaires et caricaturaux au possible (le méchant cabotine à souhait). Si l’on voulait pousser le bouchon un peu plus loin, on pourrait même avancer que le film souhaite naviguer dans un niveau de qualité et d’exigence qu’il n’atteint jamais. Film assez agréable à l’oeil, Last Knights est au final du cinéma désincarné, déshumanisé et sans substance…


LAST KNIGHTS
Kazuaki Kiriya 
(République tchèque/Corée du Sud – 2015)

Note : 2Genre Action, aventure – Interprétation Clive Owen, Morgan Freeman, Aksel Hennie… – Musique Satnam Ramgotra et Martin Tillman – Durée 115 minutes. Distribué par Universal.

L’histoire : À une époque où prônent l’honneur et la justice tranchée à l’épée, Raiden est un chevalier déchu qui se révolte contre un souverain sadique et corrompu afin de venger son maître déshonoré. Il devra croiser le fer tout au long de cette aventure épique dominée par les codes de loyauté et de vengeance.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Three Mothers Films

Trigger Warning : presque tout...

CritiKs MoviZ

Critiques de films ...

LA FOUTOIROTHÈQUE

Collection cinéphagique en forme de boxon

Sweet Judas

Le blog qu'on sait pas trop de quoi il parle, mais qu'il est vachement beau.

A Sad Picture Of A Red Sky

Un blog où je vous parlerais de mes passions, le cinéma, la musique, les romans, les comics/BD, les séries TV et qui sait, un jour peut-être je vous parlerais de l’Univers A Sad Picture Of A Red Sky et de mes romans ;) En attendant bonne lecture, bon visionnage et bonne écoute ! D.A.G. //// A blog about movies, music, novels, comics, TV-shows and maybe one day I will talk to you about A Sad Picture Of A Red Sky Universe. Meanwhile, have a good reading, viewing and listening ;) D.A.G.

Le blog de la revue de cinéma Versus

Films de genre & grands classiques

Mauvais Genre

par amour pour le cinéma de genre

Boires et Déboires d'un Zéro Masqué

Beaucoup de cinéma, un zeste de littérature, une cuillerée de sport et d'actualité et un tantinet d'histoires du quotidien d'un zéro.

%d blogueurs aiment cette page :