[Be Kind Rewind] CUBE de Vincenzo Natali (1997)

CUBE de Vincenzo Natali

072496.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxPremier long-métrage du Canadien Vincenzo Natali, Cube est également son film le plus populaire. Sorti en 1999, Cube a marqué les esprits par son concept à la fois minimaliste et malin, qui enfermait une poignée de personnage dans un gigantesque cube composé de multitudes de pièces communiquant les unes avec les autres. Problème : le dispositif est piégé et les protagonistes ignorent totalement comment ils sont arrivés là et comment en sortir…
Le postulat de base de Cube a beaucoup fait pour son succès. Doté d’un décor unique astucieusement exploité par le cinéaste qui, à force d’idées de mise en scène, de jeux de lumières et de prises de vues ingénieuses, joue habilement de l’espace pour faire croire à la multiplicité des pièces et à l’immensité du cube. Un dispositif destiné à faire ressentir au spectateur le sentiment d’enfermement vécu par les personnages, un panel de caractères et de profils différents, placés dans un milieu incubateur sur lequel le cinéaste porte un regard glaçant.
Progressivement, alors que le petit groupe progresse au sein du cube, que les caractères se dévoilent peu à peu, les morts violentes se succèdent, sans qu’elles soient forcément directement liées aux pièges du lieu, mais sont plutôt générées par la haine et l’envie. Car Vincenzo Natali nous donne à voir des personnages préférant se déchirer et mettre en avant leurs divergences plutôt que de s’unir et de tenter de s’en sortir en unité. Une métaphore de la vie et des rapports humains en quelque sorte. Au sein de ce petit théâtre de la vie, Cube explore les failles de ses personnages, comme un immense révélateur des faiblesses de l’être humain.

CUBE de Vincenzo Natali

Huis clos en mouvement

Pour autant, au-delà de son discours et de l’efficacité de son concept, Cube reste marqué par des défauts de jeunesse qui s’imposent à nos yeux alors que l’on redécouvre le film. L’interprétation et la direction d’acteurs sont parfois borderline. Les comédiens ne sont pas toujours très justes, leurs réactions sont bien souvent outrancières et n’échappent pas à la caricature, ce qui a pour effet d’en faire des pantins archétypaux. Un aspect peut-être voulu par Natali… De même, les échanges dialogués, très nombreux, sont très théâtraux, et noient bien souvent la narration, rendant le film un peu bavard et longuet à suivre dans son acte central. Les quelques mises à mort gores, les effets visuels numériques à l’incrustation pas toujours très heureuse (budget limité oblige), assurent néanmoins le spectacle, associés à l’aura de mystère qui plane sur le film, ce qui garantit à ce huis clos en perpétuel mouvement un capital sympathie indéniable, même s’il reste un peu trop cantonné à son concept de base et souffre quelque peu d’un budget limité et d’effets pas toujours heureux (ces ralentis purement esthétiques). Étiqueté un peu rapidement chef d’oeuvre du cinéma de science-fiction, Cube reste aujourd’hui un film audacieux par son ambition mais marqué par des défauts de jeunesse et un trait appuyé manquant de subtilité.
Deux autres films tenteront d’exploiter le filon, Cube 2 : Hypercube, réalisé par Andrzej Sekula (2002), et un préquel Cube Zero, d’Ernie Barbarash (2004). Ces deux opus n’arrivant pas à la cheville de la capacité d’évocation du film de Natali…

Cube1


CUBE
Vincenzo Natali (Canada – 1997)

Note : 3.5Genre Thriller / science-fiction – Interprétation Julian Richings, Maurice Wint, Nicole Boer, Nicky Guadagni, David Hewlett, Andrew Miller, Wayne Robson… – Musique Mark Korven… – Durée 86 minutes. Distribué par Metropolitan Filmexport.

L’histoire : Six personnes se retrouvent à leur réveil enfermées dans une prison étrange, des cubes métalliques assemblés les uns aux autres mais dont certains passages recèlent des pièges mortels. La sortie est proche mais le chemin pour y parvenir, tellement dangereux…

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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