Leigh Whannell est un scénariste et réalisateur plutôt reconnu, notamment grâce à sa scénarisation des trois premiers films de la saga Saw mais aussi pour avoir réalisé Upgrade et Invisible Man, l’une des dernières (très) grandes œuvres de la société de production mal aimée (bien souvent à raison) Blumhouse. L’indubitable partenaire de James Wan (Saw n’étant qu’une partie de leur travail avec la saga Insidious – dont il a réalisé le troisième opus – ou encore Dead Silence) se retrouve à nouveau chez la société de production assez médiocre pour son dernier film : Wolf Man. Alors, remontera-t-il une fois de plus le niveau ou, au contraire, se perdra-t-il ? Avant toute chose, un synopsis de cette remise au goût du jour assez différente du The Wolf Man de George Waggner. Père de famille vivant en ville, Blake hérite de sa maison d’enfance située au fin fond de l’Oregon, lorsque son père décède. Alors que son couple bat de l’aile, Blake convainc sa femme de changer d’air pour l’été avec leur fille. Mais lorsque la famille arrive près de la ferme, ils sont attaqués, en pleine nuit, par un animal invisible : tentant de prendre la fuite, ils se barricadent à l’intérieur de la maison pour se protéger contre la bête qui rôde, aux aguets. Mais au fil de la nuit, Blake commence à se métamorphoser en une créature méconnaissable…

Héritage familial et revisite d’un classique Universal

Production Blumhouse moins impersonnelle que de coutume, ce n’est pas pour autant que je trouve ce nouveau Leigh Whannell extraordinaire, bien que le film n’en reste pas moins très correct, surtout après Invisible Man. La mise en scène est relativement classique mais certains plans s’avèrent vraiment solides (on pense au travelling du camion lorsque le père tente de sortir) et j’apprécie les directions que prend ce Wolf Man de ne pas employer le jumpscare comme porte-étendard, ni le raccourci scénaristique voyant des personnages énigmatiques expliquer la légende. Non, c’est bien plus pertinent que cela, il y a une profondeur dramatique sans pour autant jamais forcer l’écriture et un emploi des relations entre les personnages très plaisante. Pendant la première demi-heure, on croit déjà tout savoir des ficelles du métrage et pourtant, non. Les thématiques – somme toutes très sommaires – sont intelligemment usées par Whannell, bien qu’avec de sacrés gros sabots (l’idée de la transmission de la maladie est globalement pas subtile pour un sou). Pourtant, l’idée d’un héritage empoisonné est prenante et déjoue les attentes ; notamment dans un body horror remarquable où le mal dévore de l’intérieur. L’idée d’avoir un point de vue du loup-garou, elle aussi, contient une certaine angoisse, bien que les effets spéciaux ne soient pas systématiquement au rendez-vous. Toutefois, il faut aussi admettre qu’il y a une ou deux réactions de la part des protagonistes qui laissent à désirer et que le jeu d’acteur de Christopher Abbott est, pour ne pas dire affreux, en tout cas pas digne d’Elisabeth Moss, qui était en tête d’affiche d’Invisible Man. Au final, il faut admettre que l’on fait face à un très bon film qui, malgré quelques défauts par-ci par là, redonne un peu de foi en Blumhouse après l’étonnamment bon remake de Speak No Evil l’an dernier. Nous sommes cependant bien loin de l’année 2020 où trônaient Freaky de Christopher Landon, The Hunt de Craig Zobel et – bien entendu – le précèdent travail de Leigh Whannell…

Note : 3.5 sur 5.

WOLF MAN. De Leigh Whannell (USA – 2025).
Genre : Horreur.
Scénario : Leigh Whannell, Corbett Tuck.
Photographie : Stefan Duscio.
Interprétation : Christopher Abbott, Julia Garner, Matilda Firth, Sam Jaeger, Ben Prendergast…
Musique : Benjamin Wallfisch.
Durée : 103 minutes.
Distribué par Universal Pictures International France (15 janvier 2025).

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