[Actus] PIFFF 2012 : Premières impressions
Déjà cinq jours de festival et juste le commencement pour moi à l’occasion de cette deuxième édition du Paris International Fantastic Film Festival. Un premier week-end loupé en ce qui me concerne, mais qui n’empêche pas de laisser traîner l’oreille et de récolter ainsi des échos plutôt positifs (pour ne pas dire dithyrambiques) au sujet du dernier film complètement déjanté de Don Coscarelli John Dies at the End, qui ouvrait le festival vendredi soir. Même topo pour Stitches de l’Irlandais Connor McMahon qui, s’il ne prétend pas révolutionner le genre du slasher, semble avoir enthousiasmé les festivaliers, par la générosité de ses débordements gores et l’humour noire qui traverse le film.
Moins d’enthousiasme visiblement pour l’anthologie The ABCs of Death, plombée par une accumulation de sketches apparemment pas à la hauteur (voire même franchement médiocres), sur une longueur de métrage excessive (26 segments pour 2h10 de film). Le Canadien In their Skin, apparaît comme un « Home Invasion » qui a laissé perplexe certains spectateurs, malgré la présence à l’écran de Selma Blair. Et que dire du dernier Tsui Hark, Dragon Gate, la Légende des sabres volants. Ce remake en 3D du classique L’Auberge du Dragon réalisé par King Hu en 1966, est un Wu Xi Pan bourré d’effets numériques jusqu’à la gueule. L’indigestion guette, et même Tsui Hark semble ne pas se dépêtrer de cette accumulation d’effets visuels outranciers…
Bref…
Photo Obsession
En ce qui me concerne, le festival débutait réellement hier soir avec la projection en compétition de Crave, de l’Américain Charles De Lauzirika. Une plongée dans l’esprit d’Aiden, photographe sur des scènes de crime à Détroit, pleutre à temps complet, qui va se découvrir des envies de meurtre au fur et à mesure que son quotidien plonge dans la violence et l’injustice. Cette relecture à peine voilée du Taxi Driver de Martin Scorsese est marquée par de nombreuses séquences au cours desquelles le personnage d’Aiden s’abandonne à ses pensées, suivant le principe du « Et si j’avais agi ainsi… ». Amusant une fois, car le film est traversé d’un humour assez noir où Aiden brise des crânes à la masse et découpe des toxicos à la tronçonneuse, Crave est malheureusement très répétitif, et au final assez creux. Réalisateur de nombreux making of sur les films de Ridley Scott, De Lauzirika ne passionne pas avec ce premier long-métrage, dont la durée de presque deux heures en paraît le double. La présence dans l’équipe technique du production designer de Blade Runner n’évite pas au film de sombrer dans un vide scénaristique et de plonger le spectateur dans un ennui profond…
Second film de la soirée, The Seasoning House de l’Anglais Paul Hyett (hors compétition), avance sous couvert de l’étiquette « survival ». Mais un survival qui s’inscrit dans une réalité sombre et violente, puisqu’il donne à voir dans sa première partie le quotidien atroce de jeunes femmes séquestrées dans les Balkans, livrées aux pires sévices d’une poignée de militaires criminels de guerre. L’une d’entre elles va tenter de s’échapper… N’ayant vu que la première partie du film, je ne m’étendrai pas sur le sujet, si ce n’est que l’ambiance poisseuse du film imprègne la rétine et ne donne pas le moral avant d’aller se coucher…
Au programme ce soir…
Aujourd’hui, deux nouveaux films seront à découvrir : The Butterfly Room de Jonathan Zarantonello, en compétition, avec son casting ultra référentiel (Barbara Steele, Ray Wise, Heather Langenkamp) et l’ultra Z (c’est déjà une certitude) Universal Soldier : Day of Reckoning de John Hyams.
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