[Preview] FER de Sébastien Vanicek

FER de Sébastien Vanicek

Pas facile de se faire une place dans le monde du court-métrage de genre aujourd’hui. Certains jeunes réalisateurs n’ont pourtant pas froid aux yeux et ne font pas dans la facilité en développant des projets ambitieux. C’est le cas du jeune réalisateur Sébastien Vanicek et du collectif VAIRON, qui, avec Fer, se lancent dans le chantier du court-métrage de science-fiction à tendance Cyberpunk…

Paris banlieue, 2026. L’Ordre, un régime totalitaire installé depuis de nombreuses années, contrôle le pays. L’armée, l’industrie et même la religion sont contrôlées par l’Ordre. Véritable guide universel, la quasi-totalité de la population se soumet à son autorité suprême. Les protecteurs de l’Ordre sont des humains dont certaines parties du corps ont laissé place à des implants mécaniques. Un bras, une jambe, une tête, leur corps mélange métal et chair. C’est le choix de la plupart des citoyens aujourd’hui, qui démontrent ainsi leur appartenance au régime. Mais certains trouvent la force et la volonté de combattre ce despotisme moderne.

Au cœur d’une violente émeute menée par ces résistants, un jeune rebelle se fait prendre en chasse par les protecteurs de l’Ordre qui se désintéressent étrangement du reste des émeutiers. Pourchassé de la sorte, le garçon comprendra à ses dépens la raison de ce surprenant acharnement et fera face avec horreur à quelque chose de bien plus sombre et intime.

Afin de mieux connaître les intentions des instigateurs du projet, nous avons sollicité Etienne Ement, l’un des producteurs du film et membre du collectif VAIRON. Il nous fait part de sa vision de Fer, au travers d’une motivation et d’une envie sans faille et rafraîchissantes…

Etienne Ement, pouvez-vous nous présenter le projet « Fer » ?

Fer est un court-métrage d’anticipation. Il raconte l’histoire d’un jeune homme qui subit quotidiennement l’oppression d’un régime totalitaire. L’Ordre règne sur l’industrie, l’économie, l’armée et la religion, et exige de ses sujets qu’ils subissent une opération et changent des parties de leur corps en prothèses mécaniques. Cette autorité suprême est manifestée par d’immenses tours en lévitation qui grillagent le ciel de la banlieue parisienne. Daniel est un rebelle et nous explorons avec lui les questions et les meurtrissures qui accompagnent la résistance: sa famille, ses amis, son propre corps, son pays, … Son choix fait-il une différence au bout du compte?FER de Sébastien Vanicek

Pouvez-vous nous parler du parcours du réalisateur Sébastien Vanicek ?

Sebastien réalise des court-métrages depuis des années, malgré son jeune âge. Je crois qu’il a toujours fait ses films de la même manière: tu tournes… tu montes… ça tu jettes, ça tu retiens, puis à nouveau, tu tournes… tu montes… ça tu jettes, ça tu retiens, … À force, il a pu expérimenter beaucoup de choses, et cette expérience lui permet d’être extrêmement efficace et précis en tournage, ce qui le fait sortir du lot des autres jeunes réalisateurs à mon avis. Il a fait une école de cinéma, l’ESRA, dont il est sorti en avance… Je crois qu’il n’avait pas besoin d’une école pour trouver ce style percussif, sportif, violent mais pas gratuit. À partir de là, il a simplement continué à le pratiquer pour l’approfondir et le densifier. Ses derniers projets nous ont tapé dans l’œil, mais en vérité c’est surtout son expérience et son style qui nous ont marqué.

La volonté était de tantôt utiliser, tantôt casser les codes…

Pourquoi ce choix de s’inscrire dans la Science-fiction cyberpunk, genre difficile à représenter à l’écran avec des moyens modérés ?

De son côté, Sebastien veut porter un cinéma de genre « à la française ». C’est son leitmotiv. Et pour le coup, utiliser les codes de la S-F dans un environnement estampillé FRANCE est rare et courageux. Mais au-delà de ça, la volonté initiale du film était de tantôt utiliser, tantôt casser ces codes, de proposer une histoire qui colle au plus proche d’un conditionnement social qu’on connaît tous désormais, en même temps que de proposer une imagerie dure et exaltante, une immersion dans un univers aussi réaliste et riche que le nôtre, bien que beaucoup plus sombre et oppressant.

Le film paraît ambitieux sur le plan des effets spéciaux. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

FER de Sébastien Vanicek

Les effets spéciaux sont au cœur du film, c’est vrai. Un énorme travail est nécessaire à la création de ces membres mécaniques, de ces tours de contrôle et de la foule de détails qui jonchent le parcours de Daniel. Toutes ces créations visuelles servent à mettre en place une ambiance contre-nature, une omniprésence de métal, de graisse et de pistons. C’est Aloïs Renard, qui a déjà travaillé sur plusieurs projets de Sebastien, qui supervise le travail de 3D. Lui aussi a appris sur le tas, et là encore c’est ce qui lui donne une aise impressionnante pour tout ce qui touche à la S-F, tout simplement parce qu’il aime ça. Il y aura quand même un paquet d’éléments, le maximum possible en fait, qui seront faits « live »… Des truquages par le maquillage, les costumes et l’accessoirisation des comédiens, ce qui devrait délester Aloïs de pas mal de boulot! Ce que je trouve amusant, c’est que ces effets sont le reflet de ce qu’ils représentent dans le film: a-t-on besoin d’améliorations, a-t-on besoin de tricher sur la nature de notre corps comme sur celle de ce film? La réponse est comme souvent fonction de la personnalité et du ressenti de chacun, mais elle trouve dans ce film un bel écho.

Y a-t-il des films, livres… qui vous ont servi de source d’inspiration ?

La mise-en-scène s’inspire de films-choc comme 28 Jours plus tard de Danny Boyle, District 9 de Neill Blomkamp ou Pi de Darren Aronofsky. Le récit s’inspire entre autres des œuvres littéraires de David Vann qui explore le drame sous des aspects à la fois physiques et moraux, et d’œuvres plus classiques de la science-fiction. Sebastien s’inspire aussi beaucoup de Gavras et Chapiron, deux réalisateurs chez qui on ressent le chaos moderne et des chemins pour s’en émanciper. Pour ma part, je vois dans ce scénario un fort rappel à La Jetée de Chris Marker ou à Matrix.

C’est important d’impliquer le public dans le projet…

Vous avez lancé le projet sur une plateforme de financement participatif (Ulule), pourquoi ce choix ?

Le Collectif Vairon, qui porte le projet, a déjà fait appel au financement participatif pour son précédent court-métrage, KnightWater, avec succès, ce qui nous a encouragés à réitérer l’opération. L’avantage extraordinaire de ces plateformes, c’est de pouvoir rencontrer son public dès les premières phases de création. Pour notre tout jeune collectif c’est important car ça permet de nous présenter à un futur public que nous espérons conserver au fil des ans, et de les impliquer dans nos projets et notre évolution. L’autre raison est le pouvoir immense que les réseaux sociaux confèrent au financement participatif; les internautes sont aussi les personnes les plus sensibles au propos du film, à son univers. Et s’ils ont envie de participer au cinéma qu’ils aiment et au parcours des gens qu’ils côtoient, le financement participatif et les réseaux sociaux permettent ça. C’est une très belle manière de faire un film que de le porter avec l’aimable soutien de personnes qui souhaitent de tout cœur le voir naître et sont prêtes à contribuer pour ce souhait.

FER de Sébastien VanicekQu’aimeriez-vous dire à un lecteur souhaitant investir dans le projet ?

En contribuant à Fer, vous donnez une chance à un réalisateur prometteur d’exprimer son talent, vous participez à un film haletant aux effets-spéciaux impressionnants et au récit original, enfin vous exprimez votre point de vue sur ce que sera le cinéma de demain. Merci d’avoir pris le temps de venir à notre rencontre.

Pour aider le projet Fer et participer à sa conception, consulter la page du site Ulule : http://fr.ulule.com/fer-vanicek/,

mais également la page Facebook : https://www.facebook.com/fervairon

Premier teaser du film : 

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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