[Série TV] THE WALKING DEAD (Saison 3) de Robert Kirkman et Glen Mazzara
Cette troisième saison de The Walking Dead était attendue avec beaucoup d’impatience par les fans. La série avait en effet pas mal à se faire pardonner d’une deuxième saison un tantinet longuette… Pourtant, un épilogue prometteur, qui annonçait la perspective de découvrir la prison et le personnage du Gouverneur, ont attisé l’appétit des connaisseurs du comics. Et en effet, le show redresse quelque peu la barre, sans pour autant convaincre complètement…
Drôle de cas que la série The Walking Dead. Basée sur un comics d’une noirceur étouffante et d’une violence débridée, cette transposition pour la télévision (qui joue constamment entre le respect de la BD et une direction qui lui est propre) avait fort à faire pour tenter de faire honneur à son matériau d’origine, au sein d’un medium pourtant pas réputé pour ses excès de fureur… Après une première (et courte) saison en demi-teinte, puis une deuxième livraison franchement décevante, qui déplaçait les enjeux vers des personnages qui n’en finissaient pas de bavasser au sein d’un lieu unique (la ferme d’Hershel), on se demandait si les scénaristes allaient enfin parvenir à placer le show sur de bons rails… L’issue de la saison précédente le laissait penser, le début de cette nouvelle le confirme. Enfin !
Après un dernier épisode apocalyptique, qui faisait le tri entre personnages morts et survivants scindés en deux groupes, on retrouve la communauté menée par un Rick enfin “badass” et plus individualiste que jamais, prête à investir une anciene prison désaffectée et, évidemment, infestée de zombies. Une opération de nettoyage en règle plus tard, le groupe prend ses quartiers dans les anciennes cellules, pensant trouver là une forteresse capable de les maintenir à l’écart du danger. Le cadre de la prison, brillamment exploité dans la BD, promettait nombre de possibilités scénaristiques. Les scénaristes ont choisi de jouer l’équilibre permanent avec un autre lieu clé déjà présent dans le comics, la ville de Woodbury dirigée par le Gourverneur, entre promiscuité et utopie…
Potiche écervelée
La volonté de placer les protagonistes au centre du show et de reléguer les zombies en arrière-plan lors de la précédente saison est toujours à l’oeuvre, avec cependant plus de réussite. Le personnage de Rick, menaçant dans le final de la saison 2, s’isole de plus en plus face aux événements tragiques de ces nouveaux épisodes. En face, le Gouverneur peut être vu comme sa Némésis, personnage en apparence sympathique et bon qui cache néanmoins un fonds d’une noirceur absolue, qui ressurgiront face aux péripéties de cette troisième saison. Les deux personnages constituent de toutes évidences les attractions principales de la saison, et tout converge vers une confrontation inévitable. Autour d’eux, les autres protagonistes sont quelque peu éclipsés, ou font tapisserie. Andréa joue la potiche écervelée aux côtés du Gouverneur, Michonne continue à décapiter du zombie en serrant les mâchoires, et les frères Dixon se tirent la bourre. Les différents arcs narratifs déployés ici ne fonctionne pas à merveille. Si une certaine noirceur assumée habite certains personnages (Rick, Michonne, le Gouverneur), les sous-intrigues finissent pourtant par fatiguer tant elles sont d’un intérêt tout relatif (le personnage d’Andréa qui ne cesse de tergiverser, Merle qui s’auto-caricature à l’extrême).
La promesse Carl…
Au rayon des bonnes nouvelles, les scénaristes prennent le parti d’éliminer des protagonistes de premier plan, comme c’était le cas dans la BD de Robert Kirkman. Même si les méthodes ne sont pas identiques au comics, les effets sont là, et la saison peut se targuer de surfer sur quelques pics d’émotion incontestables. De son côté, le personnage de Carl, le fils de Rick, quelque peu spectateur dans les précédentes saisons, commence à prendre de l’ampleur, à s’étoffer au fur et à mesure que l’enfer se déchaîne autour de lui. Il s’affirme de toute évidence comme l’un des personnages les plus intéressants de la série. C’est un vecteur prometteur pour la suite. Même si la deuxième partie de la saison perd en intensité (l’opposition peu enthousiasmante entre les frères Dixon en cliffangher de mi-saison est un véritable aveu de manque d’inspiration), que les affrontements annoncés entre le groupe de Rick et les hommes du Gouverneur tombent finalement un peu à plat, cette troisième fournée de The Walking Dead reste néanmoins comme la plus réussie jusqu’à présent. Après le départ de Franck Darabont, showrunner initial, au début de la deuxième saison, les atermoiements semblent s’estomper tant au sein de la série que chez les scénaristes, même si le dosage n’est pas encore totalement réussi. Reste à voir si les scénaristes et producteurs confirmeront cette embellie dans la quatrième saison, ou si tout cela n’était que poudre aux yeux…
THE WALKING DEAD (Saison 3). De Robert Kirkman et Glen Mazzara (Etats-Unis – 2012).
Genre : Horreur. Réalisation : Ernest R. Dickerson, Bill Gierhart, Guy Ferland, Greg Nicotero, Daniel Attias, Daniel Sackheim, Lesli Linka Glatter, Seith Mann, Tricia Brock, David Boyd, Glen Mazzara, Evan Reilly. Scénario : Glen Mazzara, Nichole Beattie, Evan Reilly, Sang Kyu Kim, Angela Kang, Scott M. Gimple, Frank Renzulli, Robert Kirkman, Ryan C. Coleman, Stefan Schwartz. Interprétation : Andrew Lincoln, Sarah Wayne Callies, Laurie Holden, Steven Yeun, Chandler Riggs, Norman Reedus, David Morrissey… Musique : Bear McCreary. Durée : 687 minutes. Disponible en Blu-ray chez Wild Side.
L’histoire : Rick et les autres survivants continuent à chercher un refuge dans ce monde désolé et post-apocalyptique et découvrent rapidement que les morts-vivants ne sont pas leur plus grande menace. La lutte pour la survie n’a jamais été aussi dangereuse.
Je suis un grand fan de cet opus que je trouve magnifique. Il est tellement apprécié aux États-Unis qu’un spin off sera bientôt diffusé.
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