[Critique] THE ICEMAN d’Ariel Vromen

THE ICEMAN d'Ariel Vromen

THE ICEMAN d'Ariel Vromen

Basé sur l’histoire vraie de Richard Kuklinski, The Iceman est le récit d’un tueur à gages comme on en a vu tant de fois… Oui mais le film réalisé par Ariel Vromen et interprété par Michael Shannon a de solides arguments à faire valoir. L’Israélien Ariel Vromen n’avait jusqu’à présent pas réellement fait parler de lui. En tout cas pas au-delà des bacs à DVD dans nos contrées (Danika – 2006). Jusqu’à ce nouveau projet de thriller revisitant la vie du tueur à gage Richard Kuklinski, avec reconstitution des années 70 et un sacré panel de vedettes au programme. Force est de constater qu’avec ce troisième long-métrage, Vromen entre dans la catégorie des cinéastes prometteurs. Marcher sur les plate-bandes d’un Scorsese n’est pas chose aisée. Sans vouloir comparer Ariel Vromen au réalisateur des Affranchis, on ne peut pas voir cet Iceman sans inévitablement penser au cinéma scorsesien. L’extrême rigueur qui lie l’ensemble du film n’est pas la moindre de ses qualités…

THE ICEMAN d'Ariel Vromen

The Iceman, c’est le personnage interprété par l’inestimable Michael Shannon. Une brute épaisse, dont l’extrême violence est contenue au sein d’un physique taillé dans le roc, celui de Richard Kuklinski, homme à la double vie : père de famille aimant d’un côté et tueur à gages à sang froid de l’autre. Ce personnage central vampirise tout l’intérêt du film, tant la prestation de Michael Shannon déborde d’évidence. Tel un volcan qui menace perpétuellement d’exploser, Shannon offre une fois de plus une prestation de premier ordre. Mutique au possible, avec un jeu d’expressions réduit au minimum mais un charisme débordant, il fait passer une variété d’émotions assez bluffante. Tantôt inquiétant, tantôt émouvant, il offre une véritable enveloppe corporelle et une crédibilité de tous les instants à un personnage complexe. Les différentes étapes de l’inextricable engrenage dans lequel il plonge sont détaillées avec méthode, et même si les séquences s’enchaînent peut-être un peu trop mécaniquement, on assiste avec une jubilation certaine au parcours sanglant du personnage.

THE ICEMAN d'Ariel Vromen

Le glaçon friandise

Au sein d’une reconstitution sans esbroufe mais efficace du New York des années 70, The Iceman fait évoluer un casting dont la variété n’a d’égale que la solidité et la crédibilité. Des vieux briscards du genre (Ray Liotta, Robert Davi), des valeurs montantes (Chris Evans, James Franco), des revenants (Winona Ryder, Stephen Dorff, David Schwimmer), le film de Vromen peut compter sur une interprétation solide. Autre atout de poids : une forme cinématographique léchée. Doté d’une image très 70’s, The Iceman bénéficie d’un style classique mais ultra efficace. Le scénario coécrit par Ariel Vromen ne fera pas se lever les foules, mais son illustration à l’écran bénéficie d’un soin tout particulier. Si on peut s’amuser du défilé de costumes portés d’une séquence à l’autre par les personnages, ainsi que des évolutions physiques (et notamment capillaires) qui marquent le passage des années, le sérieux avec lequel le réalisateur transpose son récit force le respect. Le tout est très classique, mais emballé avec tant de sérieux et de savoir-faire, que la pilule passe toute seule. En dépit de son personnage froid comme un glaçon, The Iceman est d’une efficacité redoutable…..


THE ICEMAN
Ariel Vromen (USA – 2013)

Note : 4Genre Thriller – Interprétation Michael Shannon, Chris Evans, Ray Liotta, Winona Ryder, James Franco, David Schwimmer… Musique Haim Mazar – Durée : 105 minutes. Distribué par Metropolitan.

L’histoire : Richard Kuklinski, surnommé « The Iceman », est un tueur à gages qui fut condamné pour une centaine de meurtres commandités par différentes organisations criminelles new-yorkaises. Menant une double vie pendant plus de vingt ans, il vivait auprès de sa femme, Deborah Pellicotti, et de leurs enfants, tout en étant secrètement un redoutable tueur professionnel. Lorsqu’il fut finalement arrêté par les fédéraux en 1986, ni sa femme, ni ses filles, ni ses proches ne s’étaient douté un seul instant qu’il était un assassin.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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