[Be Kind Rewind] THE CRATER LAKE MONSTER de William R. Stromberg (1977)

Lake Placid

THE CRATER LAKE MONSTER

THE CRATER LAKE MONSTER

A l’image de l’inénarrable Night Train to Terror paru conjointement en DVD chez nos amis du Chat qui fume, The Crater Lake Monster marque un retour nostalgique vers le cinéma des années 70/80. Contrairement au premier film cité, il s’agit bien ici d’une véritable série B dans le sens noble du terme, qui, malgré ses imperfections, parvient malgré tout à dégager une forme d’honnêteté intellectuelle et un parfum de nostalgie bien agréable.
Film de monstre animé image par image, The Crater Lake Monster donne à voir la vie d’une poignée de personnages, au fin fond d’une petite ville campagnarde californienne, qui vit essentiellement de ses ressources naturelles et des maigres profits engrangés par son lac. Une galerie de personnages hauts en couleur évoluent sous nos yeux ébahis, entre les ploucs américains au final assez attachants, les scientifiques au rabais, le shérif justicier et le couple bourgeois tête à claque, les protagonistes (à fort taux stéréotypé) apportent la matière nécessaire au bon développement d’une intrigue fantastique à base de météorite tombée du ciel et d’apparition d’une bestiole géante, hargneuse et affamée.

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L’étron animé

William R. Stromberg, qui, quelques années plus tard, œuvrera sur les effets visuels du fameux Night Train to Terror de sinistre mémoire, démontre ici de bien meilleur façon son talent de réalisateur sachant capter les miniatures animées chères à Ray Harryhausen. Il faut dire qu’il s’est entouré pour l’occasion d’une équipe en devenir pour les effets spéciaux : Randall William Cook (The Thing), Tom Scherman (Flesh Gordon) et Phil Tippett (Star Wars). Tout de même… Si le monstre jaillissant des eaux évoque aujourd’hui davantage un étron animé qu’une véritable créature préhistorique, son intégration au sein d’un film plutôt bien tenu visuellement, fonctionne néanmoins, si l’on n’est pas trop pointilleux sur les juxtapositions d’images, notamment pour tout le final.
Réalisé pour une bouchée de pain, The Crater Lake Monster fait ainsi honneur au genre avec une photographie digne de ce nom, rendant justice aux paysages américains. Surtout, le réalisateur, dont c’est l’unique long-métrage, ne privilégie pas sa créature par rapport à ses personnages. Il donne à ces derniers une importance considérable assez audacieuse pour un film court d’exploitation, n’hésitant pas non plus à verser dans la comédie pure avec son duo de pieds nickelés campagnards au QI faiblard… Beaucoup de bonnes intentions au final pour ce Crater Lake Monster qui conserve cette aura de sympathie quelques 35 années après, rendant justice au genre dans lequel il s’illustre, avec une honnêteté et un amusement qui se doivent d’être signalés.


CRATER LAKE MONSTER
William R. Stromberg (USA – 1977)

Note : 2.5Genre Film de monstre/Fantastique – Interprétation Richard Cardella, Glen Roberts et Mark Siegel… – Musique Will Zens – Durée 83 minutes. Distribué par Le Chat qui fume.

L’histoire : Une météorite s’écrase dans le lac de la petite ville californienne de Crater Lake, menaçant d’ensevelir une équipe de scientifiques venant de faire une découverte importante sur les premiers hommes. Bientôt, tandis que la faune se raréfie autour du lac, ont lieu d’étranges disparitions. Quelque chose de gigantesque attaque ceux qui abordent ses rives et s’aventurent sur ses eaux.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

2 Comments on [Be Kind Rewind] THE CRATER LAKE MONSTER de William R. Stromberg (1977)

  1. Je me suis beaucoup amusé aussi !
    En revanche, l’édition de Night Train to terror est absolument passionnante quand tu regardes le bonus et que tu comprends mieux le grand portnawak du film 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Exact ! Le module bonus de NTTT, qui explique la conception ultra chaotique du film, est en effet ce qui est le plus intéressant ! Malgré une forme un peu austère qui laisse à désirer… 😉

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