[Be Kind Rewind] THE ZERO BOYS de Nico Mastorakis (1986)
Œuvre plutôt méconnue du grand public français, The Zero Boys bénéficie pourtant d’une cote de popularité surprenante de l’autre côté de l’Atlantique. Le film de Nico Mastorakis sorti au beau milieu des années 80, a gagné au fil des années ses galons de film culte. Mérité ou usurpé ?
Sorti en pleine vague de slashers à l’époque bénie des Vendredi 13 et autres actioners du style Rambo 2, The Zero Boys ne choisi pas son camp et fonce dans le tas en s’inspirant et en associant les ingrédients des deux genres. Nico Mastorakis (à la carrière assez obscure) livre un film hybride, mélangeant allègrement grosses pétoires et tueurs à l’arme blanche dans la forêt. Bref, The Zero Boys est un film bien de son époque, les glorieuses 80’s, et ce petit goût de nostalgie n’est pas désagréable. Mais de là à accepter n’importe quoi, il y a des limites. En l’état, et en dépit de sa réputation, The Zero Boys franchit largement la ligne jaune.
Au-delà du petit plaisir coupable que l’on peut être amené à ressentir devant la chouette affiche old school et dans la perspective de découvrir une oeuvre qui nous replonge trente années en arrière, on déchante malheureusement bien vite dès les premiers instants.
Gunfight sous tranxène
Doté d’un “style” qu’on jugera poliment d’économique, le film a bien du mal à dissimuler un aspect amateur extrêmement préjudiciable. Même si le slasher n’est pas en soit un genre qui nécessite des moyens considérables, l’amateurisme général qui semble se dégager du film de Mastorakis devient assez vite évident, est à un tel niveau que cela lui confère un côté semi-parodique qui pourrait prêter à sourire. Encore eut-il fallu que le film interpelle par son exécution adroite ou sa prise de risque audacieuse. Ici, rien de tout cela. L’ensemble n’est pas assez passionnant pour maintenir l’attention. Rétrospectivement, on a du mal à trouver des qualités à une oeuvre qui ne s’extrait jamais du simple plaisir coupable. Que ce soit au chapitre du film d’action, avec ses gunfights sous tranxène qui ressemblent à une partie de paintball entre potes ou dans ses aspects de slasher et ses ficelles évidemment énormes mais qui se montre finalement radin en meurtres en tous genres, The Zero Boys ne convainc jamais réellement. Alors certes, on pourra arguer que tout ceci est volontaire, que le statut de parodie est assumé. Mais ces choix ne jouent finalement pas en faveur du film, et le condamnent à n’être au final qu’une grosse farce assez mal réalisée et sans aucune ambition.
Dès lors, le spectateur de 2016 pourra juger sur pièce : soit il est nostalgique d’une époque qui livrait des films légers et crétins et The Zero Boys lui décrochera un sourire béat, soit il se rappelle que depuis trente ans, de l’eau a coulé sous les ponts, et que ce qu’il restera du film, c’est le zéro de son titre.
THE ZERO BOYS
Nico Mastorakis (USA – 1986)
Genre Horreur/Action – Interprétation Daniel Hirsch, Kelli Maroney, Nicole Rio… – Musique Stanley Myers et Hans Zimmer – Durée 90 minutes. Distribué par Arrow (import).
L’histoire : Un groupe d’adolescents participe à une jeu de survie qui vire bientôt à la chasse à l’homme…
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