[Critique] KENSHIN KYOTO INFERNO/KENSHIN LA FIN DE LA LEGENDE de Keishi Otomo

Quelques mois après nous avoir permis de découvrir le très bon premier volet de la trilogie dédiée au vagabond solitaire à la lame inversée, HK Vidéo a livré ses dernières semaines les deux autres opus de la saga Kenshin le Vagabond. Deux chapitres de plus de 2 h chacun, qui forment en fait un seul et même film destiné à prolonger puis clore la trajectoire du personnage tiré du célèbre manga de Nobuhiro Watsuki.
Le réalisateur, Keishi Otomo, avait surpris son monde dans le premier opus par sa maîtrise des scènes de combat et la fidélité accordée au matériau original. En résultait un film de sabres extrêmement bien ficelé et enthousiasmant. Bonne nouvelle, le réalisateur japonais est toujours aux commandes de ces deux nouveaux films.
Kenshin Kyoto Inferno prend le relais direct du premier chapitre. Alors que le vagabond est retiré, il doit reprendre les armes pour combattre la menace d’un assassin nihiliste qui souhaite faire tomber le gouvernement et mettre Kyoto à feu et à sang.
Soif de vengeance

Dans la lignée de Kenshin le vagabond, ce deuxième opus continue à briller par une reconstitution admirable du Japon du XIXe siècle, jusque dans ses moindres détails. La direction artistique est ici extrêmement riche, projetant les personnages dans une époque révolue mais toujours crédible de l’ère Meiji. Peut-être un peu plus sombre que son prédécesseur, Kyoto Inferno offre également des scènes d’action d’une intensité folle, qui culminent dans un affrontement final avec un bad guy nettement plus crédible et angoissant que dans le premier film : le redoutable Shishio, dont le visage a été ravagé par le feu et dont la folie n’a d’égale que sa soif de vengeance. Les chorégraphies martiales poussent un peu plus le curseur du spectaculaire et du lisible et s’affirment comme les plus intenses vues ces dernières années sur un écran. En cela, Kyoto Inferno supplante son prédécesseur qui était pourtant déjà bien doté à ce niveau. Le film souffre également des mêmes scories, à savoir quelques longueurs, des personnages pas toujours très charismatiques (notamment Takeru Sato qui interprète le rôle principal), des seconds rôles illustratifs et un manque d’authenticité dans l’approche des costumes.
Pour autant, les 138 minutes de ce deuxième chapitre se dégustent avec gourmandise, tant il est évident que la réalisation de Keishi Otomo est d’une générosité à toutes épreuves… Jusqu’à un cliffhanger assez redoutable qui ouvre vers le troisième et dernier chapitre : Kenshin la fin de la légende.



Final en apothéose

N’y allons pas par quatre chemins : cette ultime partie de la saga ne déçoit pas, cohérente qu’elle est avec tout ce qui a précédé et conduit jusqu’à ce final en apothéose. On l’a déjà dit, ce troisième film est en fait la deuxième partie d’un tout débuté avec Kyoto Inferno. Ici, on a passé la vitesse supérieure en terme d’action, puisque l’on peut oublier les atermoiements des personnages pour se focaliser sur des combats toujours superbement chorégraphiés et captés par la caméra de Keishi Otomo qui préfère laisser ses combattants œuvrer dans le cadre, plutôt que donner l’impression de l’action par un montage haché. Qu’il soit félicité pour ce choix.
Au sein de son invraisemblable débauche d’action, La fin de la légende conclut comme il se doit une saga qui marquera le film de sabre japonais contemporain par son sérieux, son application et surtout sa grande fidélité au manga. Au bout de ces 4 heures et demies de cette adaptation remarquable, on sort lessivé mais heureux d’avoir retrouvé cette petite chose qui faisait tout l’attrait des grands films d’arts martiaux japonais et chinois.



KENSHIN KYOTO INFERNO/KENSHIN LA FIN DE LA LEGENDE Keishi Otomo (Japon – 2014) |
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Genre Action/Chambara – Avec Takeru Sato, Emi Takei, Yûsuke Iseya, Munetaka Aoki, Yu Aoi… – Musique Naoki Sato – Durée 138 et 134 minutes – Distribué par HK Vidéo. Synopsis : Dans le deuxième chapitre de la trilogie Kenshin, un assassin au service du gouvernement trahi par sa hiérarchie, fomente une insurrection. Armé de son sabre à lame inversée, Kenshin prend part au combat que livrent les forces de police pour l’empêcher de brûler Kyoto… Dans le dernier chapitre de la trilogie, une armée de mercenaires qui réclame la tête de Kenshin réussi à assiéger la capitale. Acculé, le gouvernement plie sous la menace et déclare Kenshin hors la loi… |
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