[Be Kind Rewind] NUIT NOIRE de Tom McLoughlin (1983)

Douce nuit, sanglante nuit

Nuit Noire, alias One Dark Night en version originale, modeste film d’horreur de 1983, refait surface aujourd’hui grâce à l’éditeur Rimini Films. Un renouveau en Haute définition qui s’accompagne d’une forme de retour en grâce de la part des fans de cinéma horrifique d’antan face à une œuvre jusqu’alors sortie des radars. Chouette ! A l’image d’autres bandes fauchées et tombées dans les oubliettes de la mémoire cinéphile (au hasard : Cérémonie mortelle d’Howard Avedis, également à l’honneur chez Rimini), le film de Tom McLoughlin se refait une jeunesse. Sorte de démarcation du Phantasm de Don Coscarelli par son cadre (un mausolée sinistre), Nuit Noire suit l’escapade d’une bande de jeunes pas bien finauds se retrouvant à la nuit tombée enfermés dans le monument funéraire, alors même qu’un étrange personnage doté de pouvoirs surnaturels vient d’y être déposé. Pour l’éternité ? Il semblerait que non… En tout cas, Nuit Noire commence par intriguer dès sa séquence introductive (la meilleure du film ?), qui s’insinue dans un style quasi documentaire avec sa caméra portée au sein d’une chambre d’hôtel, lieu d’un atroce massacre. Une drôle d’entrée en matière qui éveille la curiosité. Malheureusement, le reste du film ne sera jamais plus de ce niveau. Pure série B typique des 80’s et sans trop de sous, le film repart ensuite sur des rails globalement assez classiques, même si le cœur de l’intrigue, tournant autour de la personnalité maléfique du mage, apporte un véritable cachet à l’ensemble, s’appuyant sur une atmosphère assez bizarroïde, voire complètement glauque.

Cracra mais pépère

La jeune Meg Tilly (Psychose 2 de Richard Franklin) endosse le rôle principal, celui d’une étudiante qui tente tant bien que mal de s’intégrer dans une confrérie de pestes furieuses, suivant un rite de passage pour le moins malsain. Car Nuit Noire joue également la partition du Teen movie, avec ses protagonistes attendus et tropes de circonstance. Rien ne manque, tout y passe. A noter la présence d’Adam West, inoubliable Batman de la mythique série des 60’S, qui fait un passage pépère éclair. Le réalisateur Tom McLoughlin, dont c’est le premier long-métrage, signera par la suite le sixième opus de la saga Vendredi 13 : Jason le Mort-vivant (1986) et une série de téléfilms assez peu convaincants (Vengeance Diabolique, d’après Stephen King en 1991). Il démontre avec cette première réalisation, qu’il avait peut-être plus d’ambition que sa carrière ne semble laissait apparaître. Notamment avec une utilisation des effets spéciaux physiques bien cracra et encore efficaces aujourd’hui. Pour le reste, difficile de s’emballer outre mesure pour un film au rythme assez pépère, globalement assez prévisible et qui ne creuse pas suffisamment son aspect déviant pour proposer autre chose qu’une honnête série B horrifique, au charme désuet des 80’s, mais qui contient pourtant les germes d’une œuvre qui aurait pu marquer davantage l’inconscient d’une cinéphile fantasticophile…

Note : 2 sur 5.

NUIT NOIRE (One Dark Night). De Tom McLoughlin (USA – 1983).
Genre : Horreur. Scénario : Michael Hawes, Tom McLoughlin. Interprétation : Meg Tilly, Melissa Newman, Robin Evans, Leslie Speights, David Mason Daniels… Musique : Bob Summers. Durée : 88 minutes. Disponible en Blu-ray chez Rimini Editions (16 février 2023).


L’édition Blu-ray de Rimini Editions

TECHNIQUE. Le master de la copie utilisé pour cette édition est très abimé et l’éditeur s’en excuse en ouverture. Pour autant, les rayures griffures et autres défauts d’origine restent la portion congrue d’une image globalement assez satisfaisante, granuleuse à souhait, dont la qualité fluctuante permet cependant d’apprécier des couleurs vives et plutôt bien gérées, ainsi que des contrastes marqués et un niveau de détails plutôt très convaincant. Pas d’envolées extraordinaires pour les pistes anglaise et française en DTS-HD Master audio 2.0 qui, comme l’image, restent techniquement en dessous des standards actuels, mais proposent néanmoins un rendu très satisfaisant. Comme souvent, la VO sort du lot avec une dynamique et un équilibre des sorties très corrects. 

Note : 2.5 sur 5.

INTERACTIVITE. Comme à chaque livraison d’un titre de la collection “Angoisse”, un livret de 24 pages rédigé par le journaliste Marc Toullec apporte un éclairage toujours intéressant sur le film. Il faudra s’en contenter car cette édition ne comporte que la bande-annonce en bonus.

Note : 1.5 sur 5.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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