[Critique] OUIJA de Stiles White

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Les films de fantôme et de possession n’en finissent plus d’être à la mode. Sur grand écran ou en VOD, les bobines défilent, à un rythme soutenu, alternant avec les innombrables films de zombies et d’infectés. Bref, c’est l’overdose ! D’autant que la qualité est, bien souvent, inversement proportionnelle à la quantité. Depuis que Jason Blum et sa boîte Blumhouse Productions a dégoté la formule magique du film de trouille (!), la photocopieuse est de sortie pour réaliser de pâles resucées des Insidious, Sinister et autres Paranormal Activity
Ouija, l’une des dernières productions Blumhouse, qui s’associe ici à Platinum Dunes, la boîte de Michael Bay responsable notamment des remakes de Massacre à la tronçonneuse (glop !) et des Griffes de la nuit (pas glop…) a eu l’opportunité de sortir au cinéma, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, récoltant au passage quelques précieux billets verts, pour un coût de fabrication minime, confirmant que la formule a encore de beaux jours devant elle… Et pourtant, vu le résultat, il est difficile de comprendre ce qui peut encore attirer les adolescents en mal de sensations fortes (car c’est clairement le public visé) dans ces productions à l’intérêt proche du néant et à la vacuité totale.

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Esprits de pacotille

Avec son histoire de planche de spiritisme utilisée par une bande d’ados, Ouija nous ressert les mêmes codes, les mêmes lieux communs, à destination d’un public friand de frissons faciles. La particularité de Ouija est de s’inspirer d’un jeu de société réel. Bon, bien. Mais ici sans aucun intérêt scénaristique.
Le réalisateur Stiles White, également coscénariste du film (car il faut bien s’y mettre à deux pour pondre un scripte aussi inepte), met en image son histoire sans apporter la moindre plus-value qui aurait pu faire passer la pilule. L’ensemble est plat et sans ambition, le metteur en scène se bornant à faire naître un semblant de suspense qui s’étiole rapidement, jouant des inévitables jump-scares pour réveiller le spectateur assoupi, qui sait d’ailleurs bien à l’avance comment tout cela va finir.
Car comme d’habitude, il y a forcément une histoire de malédiction (voire de sorcellerie) derrière tout ça, et nos jeunes héros vont l’apprendre à leurs dépends. En dehors de quelques effets visuels représentants les spectres, pas grand chose à se mettre sous la dent dans cette production javellisée et sans aucune personnalité, dont les jeunes comédiens font ce qu’ils peuvent, pas mieux ni pire qu’ailleurs… D’ailleurs, c’est à se demander si les “auteurs” de la chose y croient eux-mêmes réellement, ou s’ils sont bien conscients du caractère opportuniste de leur film, tant le final est envoyé, limite sacrifié.
Quoiqu’il en soit, ce genre de productions, qui tire sur la corde des “films-formules” pourrait se retourner rapidement contre leurs instigateurs, tant leur nullité ne fera plus illusion longtemps. Mais encore faudrait-il pour cela que le public les boudent…


OUIJA
Stiles White (USA – 2015)

Note : 1.5

Genre Horreur – Interprétation Olivia Cooke, Daren Kagasoff, Douglas Smith – Musique Anton Sanko – Durée 90 minutes. Distribué par Universal.

L’histoire : Laine réussit à convaincre ses amis d’utiliser une vieille planche de spiritisme Ouija afin de communiquer une dernière fois avec leur amie Debbie, récemment décédée. En retournant dans la maison dans laquelle celle-ci est morte, ils découvrent une vidéo filmée par Debbie qui montre qu’elle a utilisé la planche de Ouija avant de mourir.

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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