[Critique] JERUZALEM de Yoav et Doron Paz
Horreur en terre sainte
Nous voilà donc en présence d’un nouveau “Found footage”, sous-genre usé jusqu’à la corde par une horde de cinéastes opportunistes et bien souvent sans aucune once de talent, qui se cachent derrière un gimmik ou une situation prétexte pour livrer 90 minutes de film captées en caméra subjective le plus fréquemment imbuvables.
Avec JeruZalem, les frangins Yoav et Doron Paz poursuivent dans la thématique du “film-prétexte” en localisant leur intrigue au beau milieu du Proche Orient, et plus particulièrement dans la capitale d’Israël. Si le cadre est clairement original pour ce type de production, les ficelles restent énormes et l’intrigue remet très vite le spectateur sur les rails rassurant du found footage de base puisqu’on y suit de jeunes touristes américaines qui décident d’aller faire la bringue au soleil et vont rapidement se retrouver nez à nez avec de sordides anges de la mort en mode zombie. Même si les frères Paz prennent la peine d’introduire des personnages secondaires locaux, les réalisateurs payent leur tribu au cinéma de genre US puisqu’on est de toute évidence en terrain connu avec des protagonistes tous plus détestables les uns que les autres…
Coupure pub
Autre problématique liée au tournage, cette façon sans y toucher de nous offrir une publicité géante sur les capacités géniales des Google Glass, puisque tout le film est tourné avec l’ustensile développé par la marque. Évidemment, c’est bien pratique quand il s’agit de légitimer la présence d’une caméra dans les moments les plus stressants, mais à force de nous la jouer catalogue de toutes les fonctionnalités offertes par le gadget, le tout se transforme rapidement en réclame géante et malhonnête pour Google. Bref, une fausse bonne idée.
Autre point d’achoppement, cette astuce qui voudrait lier le récit horrifique avec une explication sortie tout droit des légendes du Proche Orient. Pourquoi pas, mais il aurait fallu peut-être travailler un peu plus les ressorts de l’intrigue et ne pas nous refourguer les éternels lieux communs des films d’horreur en vue subjective de ces quinze dernières années, puisqu’on retrouve allègrement des pans entiers de [REC] et autre Cloverfield…
Zéro prise de risque
Dès lors, JeruZalem est-il complètement pourri et opportuniste ? Non puisqu’il se suit sans trop de déplaisir, offrant même quelques visions horrifiques assez tétanisantes liées en grande partie au caractère démoniaque de ses créatures ailées (ça change un tout petit peu des zombies). Mais pour qui cherche de la nouveauté dans le genre, ou tout au moins une quelconque prise de risque, ce n’est pas là qu’il la trouvera.
Un dernier mot pour signaler que le film a été récompensé du prix du jury (ex-aequo avec Evolution de Lucile Hadzihalilovic) il y a quelques semaines au 23e Festival du film fantastique de Gérardmer. En dehors du fait que les deux œuvres sont aux antipodes thématiquement et artistiquement parlant, on se demande encore comment le jury présidé par Claude Lelouch a pu récompenser un film aussi lambda. Une méconnaissance du genre peut-être…
JERUZALEM
Yoav et Doron Paz (Israël – 2016)
Genre Horreur, Found Footage – Interprétation Yael Grobglas, Yon Tumarkin, Tom Graziani, Danielle Jadelyn… – Durée 94 minutes – Distribué par M6 Video.
L’histoire : Deux jeunes américaines partent en vacances à Jérusalem lors du Yom Kippour. Mais cette escapade va se transformer en véritable cauchemar quand l’une des portes de l’enfer va s’ouvrir. Le jour du Jugement dernier a sonné…
Un navet total… Un prix incompréhensible !
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complètement incompréhensible…. Et indéfendable. Merci Claude Lelouch !
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