TOP/FLOP de l’année 2016 (3/5)

TOP 2016

Nouveau venu dans la bande d’Obsession B, Lesinge nous vante avec une passion non-feinte les mérites des trois films de genre qui l’ont visiblement diablement marqué durant cette année 2016. Il en profite au passage pour adresser un petit tacle gentillet au cinéma sophistiqué et froid de Nicolas Winding Refn… Bienvenu Lesinge !

Mes Tops 2016 par Lesinge

  • MA LOUTE de Bruno Dumont

MA LOUTE de Bruno Dumont

MA LOUTE de Bruno Dumont

Avec Ma Loute, Bruno Dumont poursuit l’exploration des chemins de traverse et de la comédie acerbe initiée avec la série P’tit Quinquin, et marrie avec délectation la carpe et le lapin en associant burlesque et fantastique sur fond de critique sociale. Film fantasque dans lequel l’humilité d’idées simples (l’inspecteur qui n’enquête pas vraiment, la métaphore du passage du gué…) côtoie l’audace et l’inventivité les plus folles, Ma Loute détonne joyeusement dans la production française et selon, irrite au plus haut point ou enchante par son excentricité. Bruno Dumont y pousse l’interprétation jusque dans les retranchements de l’absurde, pour rudoyer (physiquement) la bourgeoisie et exorciser la violence des riches, taclant au passage une certaine conception, académique et lucrative, du cinéma. D’une splendeur visuelle à couper le souffle et quasi-picturale (la séquence du sauvetage en mer), Ma Loute brandit la poésie -même sauvage- et l’imaginaire -même loufoque- comme des alternatives à l’imbécillité, au conformisme et à la vanité. 


  • PERSONAL SHOPPER d’Olivier Assayas

PERSONAL SHOPPER d'Olivier Assayas

PERSONAL SHOPPER d'Olivier AssayasAprès le brillant Sils Maria et l’orfèvrerie de ses mises en abîmes, Personal Shopper est assurément un ton en dessous. Pour autant, Olivier Assayas livre ici un film nerveux et troublant, qui manie, avec brio, une dualité permanente entre matérialité (les fringues et accessoires, très chers, que Maureen se procure) et spiritualité ; entre quotidienneté (le temps passé dans les transports, l’usage du téléphone mobile…) et extraordinaire. Kristen Stewart -désormais muse du réalisateur- y injecte une interprétation instinctive d’une modernité saisissante qui confère à Maureen l’ambivalence (androgynie, sentiment de rejet/fascination…) d’une personnalité complexe et, par conséquent, passionnante. La mise en scène, consacrée à Cannes,  est au cordeau, même si les manifestations du mystère pourraient être encore plus suggestives, et se paye même le luxe -classe suprême- d’occulter complètement  une scène-clé du film,  par une ellipse laissant le spectateur goûter un peu plus son trouble.


  • YOUR NAME de Makoto Shinkai

YOUR NAME De Makoto Shinkai

YOUR NAME De Makoto ShinkaiComparer Makoto Shinkai à Hayao Miyazaki serait une erreur. Ici, pas de naturalisme, pas de bestiaire fantastique, pas de monde surnaturel… A voir Your Name, on songerait plutôt, au travers du personnage de Mitsuha, à Still The Water de Naomi Kawase par l’ambiance rurale et insulaire de la ville d’Itomori, le rapport à la tradition, à la famille, au chamanisme. En artisan malin et patient, Makoto Shinkai relie des points a priori distants en tissant des parallèles entre chronique adolescente (les cours, les copains, le journal intime…) et fable cosmique. A mesure que le film progresse, l’ampleur de son propos se déploie et déplace complètement l’intrigue jusqu’alors binaire (l’échange de corps) vers une dimension métaphysique vertigineuse qui offre une nouvelle résonance à la première partie et impulse, dès lors, le rythme d’une quête introspective et transcendante. Le spectre d’Hiroshima ou de Fukushima n’est pas loin et l’on se prend à placer en deux adolescents, l’espoir d’échapper au déchaînement.


Mon Flop 2016 par Lesinge

  • THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn

THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn

THE NEON DEMON de Nicolas Winding RefnMalgré des trouvailles symboliques (le puma dans la chambre) et une maîtrise totale voire géométrique de l’image, The Neon Demon reste un thriller clinique, sans émotion (dans le même registre, on préférera Black Swan de Darren Aronofsky) et finalement assez abscons. La sophistication de la mise en scène qui pourrait -même si c’est un peu court- traduire la superficialité de l’univers dans lequel évolue l’héroïne se retrouve complètement désamorcée par une scène finale que l’on nous annonçait édifiante et qui se révèle simplement  grotesque.

Par Lesinge

Rédacteur sur Obsession B. Trop pudique pour en révéler davantage.

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