

En toute sincérité, l’attente de Five Nights at Freddy’s était à titre personnel infime, en raison de la boîte de production derrière le projet : Blumhouse. Cela nous rend répétitifs mais on apprécie assez peu la boîte qui prend rarement de véritables parti-pris (si ce n’est Invisible Man, The Hunt ou encore Get Out) ou même des divertissements potables avec notamment les irregardables Unhuman, Action ou Vérité ou même la saga Insidious. Et malheureusement, le métrage d’Emma Tammi ne fera pas partie des cas exceptionnels. Il y aura d’ailleurs des problèmes similaires avec la dernière production Jason Blum, L’Exorciste : Dévotion. Déjà car, techniquement et même scénaristiquement, l’introduction se tient avec des bases archétypales mais réussies ; même la photographie reste très simpliste. Même le casting est vraiment bon avec Josh Hutcherson, Pipper Rubio ou même Mary Stuart Masterson qui, sans être extraordinaires, portent comme ils le peuvent le récit. Il y aussi Elizabeth Lail (Countdown) qui, malgré son très bon jeu, choisit toujours aussi mal ses rôles et Matthew Lillard (Stu dans le premier Scream), bon mais mal utilisé. Malheureusement, la mise en scène et le casting crédible n’arrivent logiquement pas à faire tenir le film pendant 1h50, car le reste reste aussi simple(t) qu’au début. Il y a déjà les personnages qui, au-delà de l’incohérence de l’un d’eux, n’évoluent jamais ou en tout cas, sans subtilité. Car le film est un drame avec un protagoniste tourmenté mais mal écrit, sa personnalité étant grandement constituée de scènes de rêve redondantes. Ce n’est pas forcément grave, comme un parti pris du film, sauf que cela ne sert jamais si ce n’est à allonger inutilement le récit sans avoir le poids dramatique espéré. Au-delà de ça, le métrage a été vendu comme un thriller horrifique, mais il n’y a jamais une angoisse tangible ou même de moments gore efficaces (les scènes de meurtre étant toutes hors-champ) pour nous divertir au minimum. Et, pourtant, le film a des idées assez glauques dites comme ça (des cadavres d’enfants dans des animatroniques), mais il y a beaucoup trop de recul sur ce point qui fait que l’on est détaché de cette sordidité à potentiel frissonnant. Aussi, comme rapidement abordé plus tôt, le film dure cent-dix minutes et c’est bien trop pour ce que l’on nous propose ; soit un scénario qui tourne en rond, parfois nonsensique et carrément grotesque, des personnages jamais aboutis. Grotesque, c’est l’un des grands mots pour définir Five Nights at Freddy’s qui contient des scènes d’une absurdité folle (la construction du fort), ce ridicule semblant trop accentué pour être fortuit. Cette erreur de cinéma, mais succès marketing, aura a priori un second volet, ce qui nous inquiète vivement, même si on ira tout de même voir, sans grand espoir…

FIVE NIGHTS AT FREDDY’S. D’Emma Tammi (USA – 2023).
Genre : Horreur, Thriller, Drame. Scénario : Tyler MacIntyre, Seth Cuddeback, Chris Lee Hill, Emma Tammi, Scott Cawthon. Directeur de la photographie : Lyn Moncrief. Interprétation : Josh Hutcherson, Piper Rubio, Elizabeth Lail, Matthew Lillard, Mary Stuart Masterson, Kat Conner Sterling… Musique : Andrew Grush, Taylor Stewart, Saun Santipreecha, Ilija Grkocski… Durée : 110 minutes. Distribué par Universal Pictures International France (8 novembre 2023).

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