[Actu] Décès de James Herbert, auteur de la trilogie LES RATS
Le romancier britannique James Herbert est décédé mercredi 20 mars à son domicile dans le Sussex, il avait 69 ans.
Auteur de romans de terreur, il était aux côtés de Graham Masterton, Peter Straub ou Ramsey Campbell l’un des fers de lance de la littérature fantastique britannique. Son premier roman Les Rats, écrit en 1974 à l’âge de 28 ans, est déjà un formidable succès. Il y décrit une société anglaise déliquescente, envahie par des rats mutants et agressifs. Ce coup d’essai, assez terrifiant, abominable et sans concession, est un coup de maître. Il donnera deux suites à ce qui deviendra une saga : Le Repaire des rats en 1979 et L’empire des rats en 1984, chaque ouvrage précipitant peu à peu son univers vers une sauvagerie primaire, donnant à voir un monde post apocalyptique menaçant dans lequel hommes et rongeurs ont inversé leur place dans les rôles du prédateur et de la proie. Un roman graphique intitulé The City achèvera la mythologie des rats en 1994.
Bijoux de récits gothiques
Si James Herbert restera à jamais comme le créateur de la saga des Rats, de ce mélange d’horreur pure très premier degré et de fantastique post-apocalyptique, il est également célèbre pour avoir écrit quelques uns des meilleurs romans de fantômes et de maisons hantés. Un genre plus classique, auquel l’auteur a livré quelques pépites, se révélant particulièrement à l’aise dans les récits paranormaux. Parmi ses titres les plus célèbres, citons Haunted (Hanté ou Dis-moi qui tu hantes en français) écrit en 1988 et dans lequel il suit l’enquêteur en paranormal David Ash face à des évènements surnaturels qui ébranleront ses croyances. Mêlant l’histoire personnelle de son héros à celles, dramatiques, d’une famille tourmentée et d’une demeure hantée, Herbert réussit là un véritable bijou de récit gothique qu’il ne réitérera que partiellement dans la suite La Conspiration des fantômes (The Ghosts of Sleath en VO), sorti en 1994. Citons également Le Secret de Crickley Hall, paru en 2006 et qui explore un sillon similaire aux phénomènes décrits dans Haunted.
L’influence du joug Nazi
D’autres romans ont également marqué les esprits. Fluke (1977), dans lequel un chien se remémore sa vie passée alors qu’il était un homme ; mais également des récits remettant en cause l’Histoire avec un grand H, lorsqu’il décrit à plusieurs reprises l’influence du joug nazi sur la société britannique, soit une autre forme d’horreur, bien différente, que ce soit dans La Lance (paru en 1978) ou encore 48 (1996). Fog (1975) ou Le Survivant (1976) explorent quant à eux un versant plus scientifique dans son approche du fantastique. Certains de ses écrits (Le survivant d’un monde parallèle – 1981, Les rats attaquent – 1982, Fluke et Dis-moi qui tu Hantes – 1995) ont été portés à l’écran, sans jamais réussir à rendre toutes les qualités de son travail littéraire.
Le dernier volet de sa trilogie « David Ash », sobrement intitulé Ash, vient juste de sortir en France. Au total, James Herbert a publié 23 romans et quelques recueils de nouvelles, dont la plupart ont été traduits dans 34 langues. Il a surtout démocratisé un genre et une forme de littérature ouvertement fantastique et horrifique dans le paysage britannique et mondial. Il a été nommé Grand Maître de l’horreur par la « World of Horror Convention ». Il manquera inévitablement à ses fans. R.I.P.
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