[Série TV] STRANGER THINGS (Saison 1) de Matt et Ross Duffer

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stranger-things-season-1-poster-old-schoolHalloween approche à grands pas, et avec lui la saison 2 de Stranger Things est de plus en plus attendue ! En 2016, la création de Netflix a su remuer le paysage des séries au point de créer une grosse attente sur la nouvelle saison qui sera disponible à partir de demain, vendredi 27 octobre 2017. En rentrant dans le top 3 des séries les plus regardés de la plateforme, avec quelques 14 millions de vues en 35 jours, le show imaginé par Matt et Ross Duffer a su conquérir les cœurs et les critiques. Créant, inévitablement, une forte attente sur la saison 2 qui aura la lourde tâche de confirmer. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs. L’arrivée presque imminente de la suite de Stranger Things sur nos écrans me pousse à revenir sur ce qui fut l’un des événements de la fin d’année 2016, à savoir la saison 1 de Stranger Things.
Au beau milieu de l’Indiana des années 1980, le petit village d’Hawkins, en apparence tranquille, va connaître plusieurs événements étranges et inquiétants. Lorsque le jeune Will Byers disparaît mystérieusement, ses amis Mike, Lucas et Dustin se lancent dans une recherche semée d’embûches pour le retrouver. Dans leurs quêtes de réponses, les garçons rencontrent une étrange jeune fille en fuite. On comprend rapidement qu’un centre de recherche financé par quelque branche du complexe militaro-industriel américain a laissé des forces surnaturelles s’échapper du laboratoire.

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Ambiance thriller et succès populaire

La série démarre plein pot en recréant instantanément l’ambiance et l’atmosphère des films des années 90 entre le teen movie et le thriller horrifique. Du style vestimentaire des héros en passant par les décors, les vélos, le collège ou le shérif, tout est là pour nous replonger dans une époque chérie par les fans de cinéma ! Au fil des premiers épisodes, le contexte se pose, les personnages s’installent, dressant ainsi une ambiance beaucoup plus mystérieuse qu’horrifique. L’horreur “pure” s’infiltre tout au long de la saison par des bribes et des passages mais ne prédominera jamais sur l’ambiance thriller avant les deux derniers épisodes.
Au fil de la saison, les personnages prennent plus de profondeur et deviennent iconiques pour certains. Entre Joyce, mère de Will, folle et au fond du gouffre, Mike, Dustin et Lucas, les “geeks” à la recherche de leur ami et “Eleven” (ou “El” pour les intimes) la jeune fille avec “les pouvoirs d’X-Men” et le crâne rasé, la série amène son lot de personnages attachants. La série devient vite un phénomène et un succès (au grand public), les jeunes acteurs comme Millie Bobby Brown (Eleven) ou Finn Wolfhard (Mike) suivent peu ou prou le même chemin que Daniel Radcliffe et Emma Watson en devenant les nouvelles coqueluches du star system hollywoodien.

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Le jeu des 100 références

Le point central du récit de Stranger Things, ce sont ses références. Pour s’ancrer dans son univers, la série dissémine des références à la pelle. Des X-Men en passant par Le Seigneur des Anneaux, ou encore Star Wars, les easter eggs aux œuvres de la pop culture sont légions. Mais la série cite aussi des films et des auteurs d’horreur des années 80-90 comme John Carpenter avec Halloween et The Thing, mais aussi Poltergeist ou Evil Dead. La plupart de ces références sont faites visuellement (par des posters, etc) ou oralement, c’est d’ailleurs souvent le personnage de Dustin qui les met en avant. Pour s’expliquer ce qu’ils ne comprennent pas, les protagonistes prennent exemple sur les œuvres de fiction qu’ils connaissent et admirent. Musicalement aussi la série évolue dans un univers bien connu et apprécié faisant la part belle à la New Wave de Joy Division, le talent de David Bowie et surtout le tube “Should I stay or should I go” de The Clash, qui deviendra quasiment l’hymne de cette saison. En plus de toutes ces références, la réalisation aussi sait nous rappeler les films des années 80-90, usant de plans iconiques à la sauce Spielberg ou des ambiances nébuleuses chères à David Lynch.
bref …

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“Business de la nostalgie” et ambitions ?

LA question qui m’intéressait lorsque je me suis lancé dans cette critique, est celle de ce que j’appellerais le “Business de la nostalgie”. Par cela j’entends le fait d’utiliser des références cultes et communes pour les faire fonctionner maintenant. Le public attaché à ces repères et friand de ce genre de fiction se reconnaîtra forcément dans cette série tant elle semble faite pour lui. En découle un questionnement : est-ce que la série est un simple moyen de rappeler ces souvenirs des productions de l’époque ? Ou bien est-ce que Stranger Things apporte un vrai propos actuel ? De mon point de vue, c’est plutôt la première proposition qui correspond à la saison 1 de la création de Netflix. En effet, la série n’amène, en soi, rien de neuf et propose un scénario basique et sans réelle surprise pour les férues de cinéma de genre des « eighties ». Là où la série fait fort, c’est qu’elle réussit à faire vibrer n’importe qui par certains souvenirs et easter eggs. En revanche, il y a des limites à ce système. En jouant sur les références à outrance, la série a du mal à s’extirper de celles-ci. Il n’y a guère que vers la fin de la saison que Stranger Things s’affirme. Pour moi, cette surutilisation des références des films cultes des années 80 et 90 sonne comme une bonne mais aussi une mauvaise chose. D’un côté, l’utilisation de ces références peut amener un spectateur curieux à découvrir les matériaux d’origine. Des films et séries jusqu’alors inconnus peuvent avoir un regain d’intérêt pour des personnes n’en connaissant pas l’existence (ce qui fut mon cas). Malheureusement, cette idée marche assez peu dans le cas de Stranger Things, puisque la plupart des références dites “de niches” sont plutôt discrètes et fonctionneront seulement pour les amateurs du genre. De plus, la série semble parfois vivre uniquement sur le fan service, donnant un aspect de contenu maladroitement réchauffé.

Finalement, la vraie problématique est plutôt celle des ambitions de la série. Si le seul pari de la création de Netflix était de divertir, on peut dire que c’est réussi. Ravivant les flammes des amateurs des films cultes des années 80 et 90, la saison 1 de Stranger Things propose une rétrospective réussie et une bonne madeleine de Proust personnalisée. Si l’objectif visé était celui du carton d’audience, c’est indéniablement aussi une réussite. Dans le meilleur des cas, on peut se dire que Stranger Things a su amener au “grand public” des références de films cultes à (re)découvrir. Dans le pire des cas, Stranger Things a banalisé ces références en les surexploitant tout au long de la saison 1. Chacun fera son interprétation de ce phénomène du business de la nostalgie, pour ma part, il sert plus qu’il ne dessert !
La saison 1 de Stranger Things est dynamique et a tout pour plaire, des moments forts et des temps faibles, mais toujours une totale immersion dans l’histoire ! Quelques questions sont malgré tout en suspens. Stranger Things faisant maintenant parti du paysage des séries à succès, la saison 2 devra apporter autre chose pour étoffer cet univers déjà énormément (si ce n’est trop) codifié !

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STRANGER THINGS (Saison 1)
Matt et Ross Duffer (États-Unis – 2016)

3Genre Thriller / Fantastique – Interprétation Winoda Ryder, David Harbour, Finn Wolfhard, Millie Bobby Brown… Durée 440 minutes. Distribué par Netflix.

L’histoire : À Hawkins, en 1983 dans l’Indiana. Lorsque Will Byers disparaît de son domicile, ses amis se lancent dans une recherche semée d’embûches pour le retrouver. Dans leur quête de réponses, les garçons rencontrent une étrange jeune fille en fuite. Les garçons se lient d’amitié avec la demoiselle tatouée du chiffre « 11 » sur son poignet et au crâne rasé et découvrent petit à petit les détails sur son inquiétante situation. Elle est peut-être la clé de tous les mystères qui se cachent dans cette petite ville en apparence tranquille…

Par François Hamelin

Rédacteur sur Obsession B. « S’il ne devait y avoir qu’une règle pour me séduire ?… Surprenez moi ! » Voilà comment caractériser ma passion pour le cinéma ! Des films indépendants aux thrillers sombres en passant par les films de science fiction purs et durs et les polars sous acides. C’est simple, tout ce qui a de l’intérêt m’intéresse ! Sur Obsession B, je viendrais parler des pépites comme des blockbusters. Si j’avais un film de chevet ça serait THE THING de John Carpenter, pour m’évader je lance SWISS ARMY MAN sans tarder, j’ai failli arrêter l’école après avoir vu BATTLE ROYALE et oui, j’ai pleuré devant JODOROWSKY’S DUNE !
Contact : fohamelin@gmail.com

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