A lonely place to die

Nouvelle pierre à l’édifice déjà bien garni du Survival, A Lonely place to die est une tentative britannique situant son action au sommet des montagnes d’Ecosse. On y retrouve toutes les composantes du genre : le groupe d’hommes et de femmes insouciants est là, tous prêts à expier leurs fautes, les paysages sont escarpés et remplissent idéalement leur fonction d’isolement des protagonistes, la menace est bien réelle, à la fois invisible et omnisciente… Contrairement à nos alpinistes anglais, on nage en plein territoire connu. Mais le respect de ces règles du genre fait également le sel de la réussite d’une telle entreprise. On dira ce qu’on voudra, mais trop d’originalité dans le domaine archi-balisé du Survival est dangereux, et il faut un sacré dosage pour ne pas sortir le spectateur du film.
Ici, le cinéaste Julian Gilbey (Doghouse – 2009) profite de toutes les aspérités proposées par les magnifiques paysages montagneux qui s’offrent à lui. En amateur de grimpe, il a puisé dans ses sensations personnelles pour alimenter sa mise en scène. Cette dernière est à ce niveau, assez spectaculaire. L’usage de la caméra embarquée, en mode première personne, permet au spectateur une immersion plus conséquente et propose des séquences d’action efficaces. Pourtant, si l’on est amateur du genre, on se souviendra que le Français Vertiges (2009) proposait déjà un pitch similaire et un contexte montagneux assez proche. Passé inaperçu, car très mal distribué, ce Survival réalisé par Abel Ferry se montrait déjà d’une redoutable efficacité.

A lonely place to die

Film bicéphale

Julian Gilbey applique les mêmes recettes, un poil éprouvées, mais toujours savoureuses, du chasseur invisible en milieu hostile. L’originalité -toute relative- de la chose, est la découverte de la jeune fille, enterrée en plein milieu de la forêt. Les questions sur son identité, la barrière de la langue (elle ne parle que le serbe), les motivations de ses ravisseurs/chasseurs sont les principales composantes du suspense de l’intrigue. Malheureusement, les réponses à ces questions sont moins palpitantes… Elles font basculer le film dans une seconde partie bien moins réussie, qui lorgne davantage vers le thriller et le film de gangsters. L’identité des tueurs est brutalement révélée (et évoque le War Games de Cosimo Alema, chroniqué pas très loin…), privant la menace de son caractère insaisissable. Qui plus est, les deux survivants se retrouvent en compagnie de la fillette dans un village qui coupe court à toute la tension et à l’oppression créée dans la première partie du film.
Mélissa George, habituée aux films de genre de qualité (Turistas de John Stockwell, 30 Jours de Nuit de David Slade et Triangle de Christopher Smith… Quand même !), se démène avec beaucoup de conviction dans son rôle, mais l’ensemble des personnages paraissent excessivement caricaturaux, même pour ce genre de production. A Lonely Place to die (Poursuite mortelle en français… hum…) est donc un film bicéphale, classique et efficace Survival dans sa première moitié, qui dévie vers une intrigue mafieuse des pays de l’Est guère intéressante par la suite. Une tentative semi-réussie donc…


A LONELY PLACE TO DIE
Julian Gilbey (Angleterre – 2011)

Note : 2.5Genre Survival – Interprétation Melissa George, Ed Speleers, Eamonn Walker, Sean Harris… – Musique Michael Richard Plowman – Durée 98 minutes.

L’histoire : Cinq alpinistes grimpent dans les montagnes écossaises. Ils trouvent une jeune fille serbe enterrée dans la forêt, et tandis qu’ils essayent de l’en sortir, ils sont pourchassés par les ravisseurs.

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