[Critique] SECURITE RAPPROCHEE de Daniel Espinosa

Sécurité rapprochée

Après le remarqué Easy Money (2010), le réalisateur suédois Daniel Espinosa force littéralement les portes d’Hollywood avec ce Safe House. Très inspiré de la trilogie Jason Bourne et de la mise en scène de Paul Greengrass sur les deux derniers opus de la série, cette histoire de trahison et de traque d’un agent de la CIA manque singulièrement de personnalité au premier abord. Mais qu’importe, l’originalité de Safe House est de présenter un cadre original pour ce type de production : un abri sécurisé de la CIA, qui plus est situé en Afrique du Sud, dans lequel les agents américains se livrent à toutes sortes d’exactions sur les prisonniers dans le but d’obtenir des informations confidentielles. Ce point de départ rend l’intrigue assez réjouissante. La présence de Ryan Reynolds en gardien du Safe House, jeune bleu qui doit faire ses preuves avant de partir pour des missions d’envergure, permet une identification directe du spectateur. La bluette avec sa petite amie française rend le personnage attachant même si comme souvent avec l’acteur de Green Lantern, la palette d’émotion est vite limitée. Mais là encore, ça n’est pas du Shakespeare que le réalisateur demande à son comédien. Face à lui, se trouve l’inoxydable Denzel Washington (par ailleurs co-producteur du film), qui en impose tout en retenu et en mâchoires serrées dans la peau de l’espion expérimenté, la légende passée de l’autre côté de la barrière, traqué pour avoir en sa possession des documents explosifs…

SECURITE RAPPROCHEE de Daniel Espinoza

Brutalité virtuose

Les deux hommes traversent le film comme on transperce un mur : avec une brutalité virtuose. Leurs corps sont mis à rude épreuve, et les scènes d’actions de Safe House, particulièrement variées, font dans le brutal et le brut de décoffrage, à l’image de la trilogie Bourne. Les empoignades en premier lieu, sont spectaculaires, réalistes et semblent faire souffrir les acteurs qui ont dû s’employer pour réaliser au millimètre les chorégraphies du Français Olivier Schneider, coordinateur des cascades sur le film. La caméra de Daniel Espinosa n’est pas en reste, suivant l’action au plus près, sans coupes outrancières, rendant les affrontements à mains nues remarquables d’intensité et surtout complètement lisibles.
Mais le film ne tient pas qu’à ces bastons viriles déjà fort réussies. Quelques scènes de poursuite, à pied ou en voiture, ainsi que des fusillades tonitruantes jalonnent le film. Et force est de reconnaître que sous ses airs d’actionner à la Tony Scott (RIP) au rabais, Safe House prouve que le talent de Daniel Espinosa en la matière est indéniable. Sa maîtrise de l’espace et du rythme laissent pantois. Ce qui permettra de passer rapidement sur un scénario finalement peu passionnant, aux passages obligés et aux retournements de situation cousus de fil blanc, tant le rythme des scènes d’action nous emporte sans temps mort.
Un film bien bourrin, remarquablement réalisé, qui permet de passer un bon moment sans se torturer l’esprit et un cinéaste à suivre de près, qui pourrait faire des étincelles avec un scénario un peu plus consistant à se mettre sous la dent.


SECURITE RAPPROCHEE
Daniel Espinosa (USA – 2012)

Note : 2.5

Genre Thriller – Interprétation Denzel Washington, Ryan Reynolds, Nora Arnezeder, Brendan Gleeson… – Musique Ramin Djawadi – Durée 116 minutes.

L’histoire : Après avoir échappé au contre-espionnage pendant près de dix ans, Tobin Frost, le traitre le plus haï et le plus redouté de la CIA, refait surface en Afrique du Sud. Lorsque sa résidence sécurisée d’un faubourg du Cap est attaquée par un mystérieux commando, un jeune « bleu », Matt Weston est obligé d’assurer leur fuite et de le conduire en lieu sûr. « Ange gardien » malgré lui, Matt voit dans cette mission une chance inespérée de faire ses preuves aux yeux de l’Agence….

Par Nicolas Mouchel

Créateur d'Obsession B. Journaliste en presse écrite et passionné de cinéma de genre, particulièrement friand des œuvres de Brian De Palma, Roman Polanski, John Carpenter, David Cronenberg et consorts… Pas insensible à la folie et l’inventivité des cinéastes asiatiques, Tsui Hark en tête de liste… Que du classique en résumé. Les bases. Normal.
Contact : niko.mouchel@gmail.com

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